Photo : © Tony Russel
Douceur et mélancolie brutes caractérisent le quatrième opus de Joni Mitchell, Blue, sorti au début de l'été 1971.
Au mitan de l'année 1970, Joni Mitchell a 27 ans. Avec Ladies of The Canyon, son troisième album, elle obtient un succès populaire considérable : "Big Yellow Taxi", son premier grand hit tourne à la radio, la presse la porte aux nues, l'album dépasse le million d'exemplaires vendus. Avec cela vient la notoriété, les fans en délire, et ça Joni Mitchell ne le supporte pas et arrête sa tournée.
Blue, c'est le résultat de sa fuite en Europe, d'une introspection profonde et de sa vision du monde et des gens. Dans une apparente simplicité musicale, Joni Mitchell s'ouvre sincèrement à son public, en abordant des thèmes aussi lourds que la dépression ou l'abandon de sa fille dans un orphelinat alors qu'elle n'avait que 22 ans. Blue n'est pour autant pas un album triste, c'est une douceur, un bonbon, la quintessence de la mélancolie, cette "maladie qui consiste à voir les choses comme elles sont", comme l'écrivait De Nerval.