C-Lab était au festival I’m From Rennes édition 2024, pour un épisode spécial enregistré depuis son magnifique Radio Caddie rose pétant au parc du Thabor. En ce samedi 14 septembre, le soleil était au rendez-vous, nous sommes alors parti.es à la rencontre de celles et ceux qui font vivre cet évènement. Au programme : Interviews du groupe Atr!um, de Marie et Léo, respectivement programmatrice et chargé de communication du festival ainsi que des reportages sur le rafraichissant Beerfore, Cyclogistic, le mystérieux concert secret et l’hommage à Simon Carpentier. Bref, I’m From Rennes 13ème édition n’aura plus de secret pour vous. Bonne écoute !
La Beerfore, à la rencontre des consommateurs
“Je suis venu tester la nouvelle bière de Sauvage c'est celle qui a été faite en coloc pour I'm From Rennes et la Brasserie Sauvage c'est une brasserie que j'aime beaucoup et du coup, je suis venu tester. J'aime bien tester les bières que je connais pas donc c'est l'occasion.” Nous dit un amateur de mousse.
“Bah nous, on voulait se faire une petite journée vélo et on venait chercher une bonne bière ici et on m'a présenté cette bière, je ne la connais pas, je voulais la goûter avant de l'acheter. Je pense qu'on ira la boire au bord de Vilaine, sur le canal quoi.” Après ouverture de canette, cet autre festivalier est conquis: “Parfait, nickel, plutôt rafraîchissante, c'est ce que je voulais.”
Durant le concert de Sowë, le brasseur nous décrit sa marchandise : “Il y a une cuvée principale qui est la Bonne Excuse, qui est un brassin brassé à Sainte Colombe, brasserie maintenant à Corps-Nuds, une brasserie historique rennaise, donc on est sur une base de bière, une Weizen, un peu comme la Dorée qui est bien connue maintenant sur la scène rennaise, c'est une bière d'inspiration allemande et avec un petit twist un peu houblonné sur des houblons un petit peu plus aromatiques. Voilà, c'est un truc ultra “pintable”, c’est le terme qu’on donne beaucoup.”
Il raconte que le souhait de I’m From Rennes était toujours de travailler des bières “full locales”, de mettre en avant la scène brassicole rennaise, mais aussi la diversité des styles de bière. Il détaille : “L'autre bière, c'est sur un format à la fois canette, avec la Brasserie Sauvage. Et là, on est sur un style qui est très à la mode, c'est les NEIPA (New england india pale ale), c'est une déclinaison un peu d’IPA (Double india pale ale). Ultra pintable, très fruité, ça colle carrément à cette journée.”
Interview de Marie et Léo de l’équipe de l’organisation du festival
Pour notre première interview de ce plateau de radio caddie, nous avons reçu, Marie, programmatrice du Festival, ainsi que Léo, chargé de communication, et, accessoirement ancien de C Lab, qu'on est très heureux.ses de retrouver.
Marie, je me tourne vers toi, bonsoir, pour commencer ! Tu es programmatrice pour la première année pour ce festival. Est-ce que tu peux m'expliquer comment s'est passée cette première édition de I'm From Rennes pour toi ?
(Marie ): Avec grand plaisir. Ça s'est très très bien passé. En gros, Cédric Bouchu qui est le programmateur du festival depuis le début du Festival, je pense qu'il en avait
un peu marre de programmer tout seul. Il avait envie de monter en fait à un comité de programmation et de le faire à plusieurs. Et du coup, il voulait 2 filles et 2 garçons. Pour lui, la parité, c'était important. C'est tombé aussi à un moment pour moi où j'avais envie de commencer à programmer et d'avoir des expériences en tant que programmatrice. On s'est trouvé vraiment au bon moment. Je te parle vite fait de mes acolytes aussi qui nous accompagnent dans ce comité. Il y a aussi Évelyne qui est vraiment une des plus fidèles bénévoles de I’m From Rennes, et surtout une grande passionnée de musique. Elle va voir vachement de concerts, on peut la retrouver au moins 3 ou 4 fois par semaine un peu partout dans Rennes. Et puis il y a aussi Marius radius qui est un musicien du groupe Clavicule, qui fait partie aussi du comité et enfin, Lady Williams qui est un rappeur. Donc voilà, on a fait ça tous les 5. D'abord on a réfléchi un peu chacun de notre côté à concocter une petite liste avec des artistes rennais.es. Ensuite, on a mis tout en commun et on avait un peu le squelette du Festival. On a réellement construit ça tous les 5. C'était très chouette.
Super. Et qui de mieux en fait qu'une ancienne programmée du Festival pour devenir programmatrice ? Parce que je crois que tu es passée sur I’m from Rennes ?
(M. ) Ouais effectivement en fait moi je suis DJ aussi depuis 10 ans et je me suis installée à Rennes en 2017. J'ai eu la chance de jouer en justement. Je crois que c'était en 2017, la première fois pour la Let's Dance qu'est un peu la soirée Dance floor à l’Ubu. Ensuite en 2019, j'ai eu la chance de participer à la rando à vélo, là, le dernier jour du Festival avec 2 autres DJ, donc on était 3 dans un cortège avec tous.tes les rennais.es en vélo, c'était vraiment super. La dernière fois, c'était l'année à l'écomusée au sud de Rennes, où j'ai fait un duo avec Hervé Mucho. Et pareil, c'était super chouette. C'était dans l'après-midi, c'était un peu plus familial, mais à chaque fois ce sont différentes propositions aussi, donc c'est intéressant. On peut amener quelque chose de différent à chaque fois quoi.
Tu es doublement à la maison rennaise et I'm From Rennes ?
(M. ) Ouais, c'est agréable, c'est cool. C'est une chouette équipe en tout cas.
Est-ce que tu peux m'expliquer un peu les points clés de la programmation de cette année, qu'est-ce qui ressort en ce moment de la scène émergente rennaise ?
(M. ) Ah écoute, franchement, notre objectif, c'est de vraiment qu’il y en est pour tous les goûts. Donc, on a la chance ici d'avoir une scène vraiment variée, on a essayé de mélanger vraiment tous les styles, c'est vraiment éclectique. Hier soir par exemple à l'Enfer au Thabor, on pouvait retrouver Astrid RAD qui est complètement un projet de chanson plutôt POP. Ensuite un rappeur, Boogie. Et puis on a fini avec 2 collectifs électro, l'asso Comme Ça qu'est venu jouer et on a fini, on a clôturé la soirée. C'était génial ce moment avec un duo que j'aime beaucoup qui s'appelle Valise, un duo de 2 filles super. Je vous conseille vivement d'aller écouter ce qu'elles font.
Toi, ton coup de cœur ? Pas du tout subjectif, pas du tout objectif de cette année ?
(M. ) Alors moi, j'ai hâte de retrouver ce soir Albert Jupiter que j'aime beaucoup, qui est un duo plutôt de rock un peu psyché, planant. C'est vraiment très chouette ce qu'ils font. Et je crois que mon coup de cœur, c'était Valise hier soir. Je les aime beaucoup. Elles m'ont fait trop danser, elles ont fait danser tout le Thabor, c'était génial.
OK super merci Marie, je vais me tourner vers Léo, mais avant je te dis à bientôt parce qu'on t'entend bientôt sur les ondes de C Lab, c'est ça ?
(M. ) Avec plaisir dans une émission qui s'appellera fluuuuux ! Qu'est-ce que ça veut dire flux ? J’aurai l'occasion de vous expliquer ça plus tard...
On a hâte. Merci Marie. Léo, je me tourne vers toi avec le plus évident, l'affiche, celle que tous.tes les rennais.es ont vu, qui est magnifique, que j'aime beaucoup. Est-ce que tu peux me parler un peu de cette affiche ? Qui est l'artiste qui l'a réalisée ?
(Léo ) Alors oui, cette affiche elle est désormais mythique. C'est une belle affiche. On a eu beaucoup de bons retours, un peu à l'image de celle qu'on avait eu en 2021. C'est une belle affiche qui a été réalisée par Julie Wojzak. Elle s'est inspirée surtout de l'univers de la cartomancie de l'univers, de planètes, de contrastes avec jour nuit, et puis avec au centre cette diseuse de bonne aventure, cette Madone qui vient un peu surplomber l'ensemble de cette affiche, elle est déjà mythique et je sens qu'elle va rester un petit peu dans les annales.
Un peu raccord avec les 13 ans du Festival qui selon chacun.e le nombre 13 peut porter bonheur ou malheur. Et cette affiche, elle fait un peu penser à ça je trouve.
(L. ) On peut dire ça comme ça, c'est vrai. En tout cas, je pense que ce numéro 13 nous a porté bonheur cette année. On a fait le festival comme on le fait depuis des années. Et puis voilà, aujourd'hui c'est notre dernière soirée au Thabor mais on est quand même assez content de cette 13e édition qui nous porte plutôt bonheur.
Pour cette 13e édition, le Festival propose un nouveau lieu, le Grand 8. Est-ce que tu peux m'expliquer un peu pourquoi ce choix et qu'est-ce qui s'est passé là-bas cette année ?
(L. ) Le Grand 8, c'est un lieu assez magnifique qui s'est ouvert il y a très peu de temps. C'est au niveau de la gare et c'est ouvert par la famille Masclet, qui collectionne des manèges d'antan et qui en fait un peu une sorte de musée à ciel ouvert. On a choisi d'aller là-bas parce que déjà ça collait avec l'univers du festival cette année. Cet esprit, un peu diseuse de bonne aventure, ces vieux manèges qui sont très beaux. Et puis c'était l'occasion d'y aller puisqu'on n'était encore jamais allé. De voir ce que ça pouvait donner I’m From Rennes là-bas. Et je pense que tout le monde était aussi très content de ces deux jours qu'on a passés au Grand 8, il y a eu le samedi avec une soirée qu'on a appelée carnivalley et une 2ᵉ soirée, la release party de François Audrain. C'était un beau lieu. Et puis ce qui était intéressant aussi, c'est la manière dont comment la programmation s'est articulée avec les lieux, qui était une programmation plutôt rap et avec un plateau 100% féminin. Conjuguer tout ça avec ce lieu qui était vraiment magnifique, c'était une belle expérience et on en est très très heureux et heureuses.
Et cette 3e édition aussi, elle marque le grand retour des concerts secrets qui avait disparu depuis le COVID hein, je crois ?
(L. ) Oui, c'est ça. Et puis en plus, c'était une demande du public, de retrouver. Ces concerts secrets, ces lieux secrets qui font quand même un peu la renommée du Festival depuis
le début. Et donc cette année, c'était au parc de Maurepas. Maintenant, je peux le dire, c'est plus secret puisque c'est passé.
C'était magique. On en parle dans un reportage à ce sujet.
(L. )C'était extrêmement magique avec Naowel, c'était vraiment magnifique. Ça a mis le lieu en valeur et c'était très beau.
Je trouvais que c'était important de rappeler aussi que I'm From Rennes. C'est un festival gratuit. Pourquoi c'est important pour vous de maintenir ce principe ? Est-ce que ça devient plus difficile année après année ?
(L. ) Alors la gratuité, c'est évidemment difficile parce qu'il y a plusieurs sources de financement, mais la gratuité, c'est une arme qu'on a depuis le début avec I’m From Rennes. C'est une valeur qu'on porte depuis le tout début, c'est important de rendre le festival gratuit parce qu'il permet d'être accessible à toutes et à tous, à toutes les bourses en quelque sorte, de venir pouvoir passer un bon moment et en écoutant de la musique émergente. Et ça, c'est super important. Effectivement, quand on a un festival gratuit, c'est toujours un peu compliqué et on compte toujours sur la météo pour aussi se faire une petite santé au niveau du bar. Donc c'est important pour nous de garder cette gratuité, mais effectivement, c'est compliqué et je vous cache pas qu'avec en ce moment tout le contexte inflationnaire, c'est aussi compliqué. On essaie d'y faire face et de répondre comme d'habitude en trouvant des solutions.
Une des solutions, c'est le don de la consigne du gobelet cette année, c'est ça ?
(L. ) Par exemple. Et puis aussi aller chercher de nouveaux partenaires, des mécènes qui nous aident. Et d'ailleurs, on voudrait les remercier parce que c'est important aussi d'avoir des mécènes et des partenaires sur le festival qui nous aident à faire perdurer ce auquel on croit et toutes les valeurs du festival. C'est vraiment important.
Autre sujet que l’on a en parti décortiqué dans un reportage, c'est l'importance que vous accordez au respect de l'environnement. De quelle manière est-ce que l'écologie est présente ici ? De quelle manière est-ce que vous essayez de réduire votre empreinte carbone ?
(L. ) On essaie de faire au mieux sur un peu tous les plans, notamment en ce qui concerne la nourriture, que ce soit pour les artistes, les bénévoles, les équipes, mais également pour le public. On essaie de faire attention, de prendre des restauratrices et restaurateurs qui prennent des produits issus de l'agriculture locale et des produits bio. On essaie de
proposer aussi des plats carnés mais aussi végétariens pour respecter au maximum l'environnement. On a aussi signé une charte qui s'appelle “Drastic on plastic” et qui nous engage à réduire drastiquement le plastique sur le festival. Et donc on essaie de s'y engager tous les ans et trouver d'autres alternatives, pour que les affiches par exemple utilisent assez peu de plastique. C'est des petits tips comme ça qu'on essaie d'avoir pour éviter au maximum d'utiliser du plastique. On a aussi un système de poubelles biflux pour trier les déchets. Voilà, on essaie au maximum de réduire notre impact carbone. Et puis évidemment tous les runs de transport, de matériel, que ce soit pour les équipes, pour les artistes, se font avec un vélo cargos. C’est Cyclogistique qui s'en occupent. Ça marche depuis des années et c'est un vrai bonheur. Ça permet de limiter au maximum les véhicules sur le festival. C'est très agréable aussi pour le pour les gens, en plus d'être très agréable pour l'environnement.
Un autre engagement, plus social cette fois, c'est celui de la présence des Catherinettes encore une fois sur le festival. Est-ce que tu peux nous expliquer quelle est leur mission et pourquoi c'est important qu'elle soit encore présente malgré une certaine prise de conscience globale dans la société ?
(L. ) Malheureusement, on a encore besoin des Catherinettes, même si on les aime beaucoup et même elles le disent aussi. Mais c'est important de les avoir parce que déjà ça permet aussi à nous de nous sensibiliser, nous équipes, mais aussi tous.tes les bénévoles. C'est important de pouvoir apporter un espace safe sur le festival avec des maraudes des bénévoles qui sont en gilet violet sur le site, qui sont à disposition écouter. Il y a aussi un stand pour écouter les personnes qui en ont besoin et puis un autre petit stand un peu reculé pour accueillir les personnes qui malheureusement peut être se seraient fait agresser ou violenter. On a toute une cellule qui est là pour les écouter, les accueillir, les croire et c'est important de les avoir sur le site et c'est important de développer. On le fait au sein de I’m From Rennes. J'espère que d'autres festivals le font parce que c'est super important.
Et le jour où on n'en aura plus besoin, on espère, ce sera super. Mais en tout cas, malheureusement, à l'heure actuelle, on en a encore besoin et donc c'est pour ça qu'elles sont là.
Donc ici à I’m from Rennes ou dans d'autres festivals si vous voyez ces personnes en violet, n'hésitez pas à aller leur parler. Elles sont là aussi pour répondre aux questions des personnes. Je voulais finir par ça parce qu'on sait, nous aussi, à C Lab, à quel point on ne pourrait rien faire sans nos bénévoles, hein Elena ! Pour le festival ici l'année dernière, je crois que c'était plus de 170 bénévoles qui avaient répondu présents et présentes. À combien de personnes vous avez fait appel cette année ?
(L. ) Cette année on est à un petit peu moins de 200, mais on est à plus que 170, c'est certain.Et puis j'en profite aussi pour remercier tous et toutes les bénévoles sur le festival. Parce que c'est vrai que sans elles et eux en fait, on ne pourrait pas faire grand-chose et leur aide, est extrêmement précieuse On parlait de gratuité, de modèle économique, c'est important, mais avoir des bénévoles, ça permet de pérenniser le festival et un grand, grand merci à eux et à elle.
Et merci à vous Marie et Léo d'avoir répondu à mes questions.
Un mystérieux grand retour
“Bonjour, vous venez pour le concert Secret ?”
Ça y est, ils sont de retour. Les concerts en lieu secret du Festival, font leur grand come back cette année. Mise dans la confidence, Éloïse notre reporter, as pu assister à l'un d'eux. Vendredi 6 septembre, un peu avant 19 h. Un seul indice sur la destination, la station. Reportage.
Magali est à l'heure, elle partage ses infos “On sait déjà quand même quel artiste va jouer, mais pour le coup le reste, on sait pas, on suppose que c'est peut-être dans un parc parce qu'on nous a donné l'indice de l'extérieur.”
“On va se faire un cortège pour être bien tous ensemble. Pour aller, sur le site.” Cédric Bouchu, cofondateur et Programmateur du Festival, s'improvise guide pour la petite troupe pendant une dizaine de minutes. “Bienvenue au parc de Maurepas ! Donc vous pouvez continuer à suivre Juliette et Léo ? Et on est arrivé sur le lieu dans une minute..” Il explique “Nous, on aime bien faire un lien entre la musique, ce que le groupe qu'on va proposer et un lieu. Et là, quand on a vu le jardin chinois et vu qu'on voulait faire le concert de Naowel, on s'est dit que ça allait très très bien ensemble pour passer un super moment.”
Le lieu est effectivement parfaitement en harmonie avec l'univers de Naowel, groupe rennais fusionnant musique country et beatbox. Louise, une spectatrice, est conquise : “C'était super, c'était chouette. C'était un mélange de musique que je trouvais très influence étrangère et j'ai beaucoup aimé les rapports avec les Mythologies bretonnes.” Léna Rangione la chanteuse du duo qui elle était de l’autre côté, sur la scène elle aussi est ravie: “C'est un très beau mélange. On est super chanceux d'avoir joué ici, c'est magnifique. Je sais pas si vous êtes déjà allé au jardin chinois mais courez-y. Ils.elles venaient juste de faire la dalle en plus. Donc le public a pu fouler pour la première fois la dalle neuve et c'était assez paradisiaque, assez chouette. Ouais, on a eu le coucher de soleil, tranquille !”. “On s’est senti un peu privilégié.es, quoi. C'était très beau.” raconte le beatboxer du duo,Mike Fly. Un avis partagé par les 70 chanceux et chanceuses présent.es lors de ce concert sous la pagode du jardin chinois de Maurepas. Les concerts secrets seront certainement de retour encore l'année prochaine donc si vous trouvez le moyen d'y aller, n'hésitez pas !
Cyclogistic, pour un festival plus vert
De plus en plus de festivals prennent à bras-le-corps la question environnementale, et c'est aussi le cas de I’m From Rennes. L'événement tente de faire baisser son bilan carbone et depuis quelques années, ses organisateurs et organisatrices font appel à une entreprise rennaise, Cyclogistic, qui propose des solutions de transport à vélo pour le spectacle et l'événementiel. Cinq VTT électriques, six remorques. Le parc de Cyclogistic est entièrement mobilisé. Ludovic, le responsable de l’entreprise, est en pleine préparation pour l'un des derniers événements de la saison, le festival I’m From Rennes.
“L'an dernier, on a réalisé 400 km, à peu près 393 pour être précis, de run”. Nous explique-t-il. “On appelle le “run” le fait d'aller chercher des choses à droite, à gauche pour le montage d'un événement en six jours. C'est assez conséquent pour nous, même si c'est un des plus petits festivals dans la durée. Sur notre saison, c'est un des plus conséquents en termes de charges et de kilomètres”.
Cette prestation est au départ partie de la volonté de proposer des concerts mobiles puis son intérêt écologique a très vite pris le dessus.
D’après Ludovic, le partenariat avec I’m from Rennes a commencé en 2019. En effet, l’association “est très engagée en termes d'éco-responsabilité. Le souhait était de décarboner complètement la logistique du festival. Depuis trois ans maintenant, il n’y a plus de véhicules utilitaires qui servent au transport des différents matériels nécessaires au montage de l'événement. Il y a quelques fournisseurs, du type de la ville de Rennes par exemple, qui va faire un apport en aller-retour depuis les services techniques avec un véhicule parce qu'on est sur des grosses panières d'élec, des praticables, ce type de choses. Tout le reste est réalisé à vélo. L'idée, c'était remettre de l'énergie humaine, revaloriser cette énergie humaine, montrer qu'on peut faire des choses sans utiliser l'énergie thermique, que ça fonctionne bien. Et qu'il y a vraiment de belles plus-values”.
Selon l'ADEME, l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie, l'impact carbone d'un vélo électrique représente onze g équivalent CO 2 par kilomètre, contre 2,18 kg pour un véhicule thermique.
À Cyclogistic, ils ont un double avantage, ils font des choses bonnes pour la planète et bonnes pour leurs muscles.
Atr!um, l’interview
Nous sommes sous un beau soleil avec quelques membres du groupe Atr!um, un groupe rennais de musique folk, rock et progressive. Ici, à nos côtés, nous avons Jeanne, Sadbh, Elie, Marie et Alexis qui sont là. Dites-nous Bonjour.
Atr!um : Bonjour !
Donc vous êtes un trio de basse, batterie et guitare, avec deux voix. Est ce que vous pouvez nous dire qu'est ce que ça apporte en plus ces deux voix dans vos morceaux ?
Atr!um : Avoir deux voix lead dans un groupe de musique, c'est quand même carrément autre chose que quand tu chantes tout seul. On bosse vachement avec Jeanne, qui est là, on est deux chanteuses. Du coup, t'as vraiment une partie de composition musicale, instrumentale et une partie de composition mélodique, en fait, des voix de ligne.
Ça rajoute toute une dynamique rythmique aussi parce que, du coup, on travaille beaucoup les contre-chants, on travaille beaucoup les harmonies parce qu'on est 2 chanteuses lead mais en fait il y a aussi trois chœurs avec nous donc on s'amuse pas mal là-dessus aussi. Et puis la voix, c'est un instrument qui est très, très fort. Avoir deux voix comme ça, sur un projet de cette envergure là, je trouve que ça porte le propos. Voilà.
Est-ce que vous avez toujours chanté ? Est-ce que vous avez commencé à apprendre sur le tas, en rejoignant le groupe ? Comment ça s'est créé, finalement, Atr!um ?
A. : Atr!um, ça s'est créé parce que moi, Elie et Jeanne, on était très amis. Avec Jeanne, on fait de la musique, séparément, depuis toute petite, mais on s'est retrouvé autour du chant et ça faisait quelques années qu'on voulait absolument chanter ensemble. On s'était déjà découvert un “pré-potentiel” de connexion au chant assez gigantesque. Du coup, on s'est rejoint tous les cinq et c'était très, très naturel, et tout coulait de source.
Le nom de votre groupe c'est Atr!um. Donc un “atrium”, c'est la pièce principale de la maison romaine. Qu'est ce que ça renvoie de vous, de vos créations ?
A. : Alors, tout à fait, l'atrium c'est la pièce centrale, donc ça se rejoint sur le genre du groupe : folk rock progressive, c'est vraiment les fondations. Donc cette pièce centrale où il se passe plein de choses en fait, où il y a énormément de vie, où il y a plein d'influences, où il y a beaucoup de rencontres. Notre musique, c'est un peu ça, c'est cinq personnes qui se sont retrouvées pour échanger, pour partager, pour chanter et crier ensemble. Donc l'atrium, c'est là où on se retrouve.
A. : Et, si je peux me permettre d'ajouter, on parle qu'on est cinq, mais, en fait, on est six. On a une parolière qui s'appelle Brit Connolly, qui, elle aussi, fait partie de l'atrium. Ces textes sont centrés au début sur des histoires très personnelles et, ça se lient et se délient très vite sur des faits sociaux assez dramatiques. On parle de l'atrium parce que ce projet, il nous tient très, très fort à cœur. On a tous pleins, pleins de projets différents les uns et les autres à côté, mais celui-là, en tout cas pour ma part, c'est un projet qui me tient hyper fort à cœur parce qu'on défend pleins de choses, notamment notre condition de femme, mais pleins de choses différentes à côté.
On parle beaucoup de vous comme un groupe engagé. Vous mettez les textes de vos morceaux sur votre site internet d'ailleurs. Il y a beaucoup de sujets engagés : sur George Floyd, Opération Scumbag, sur le scandale de trafic sexuel de Jeffrey Epstein. Est ce que, pour vous, on est dans une période particulièrement inspirante pour être contestataire ?
A. : OK alors effectivement, je pense que la période est super choisie si on a envie d'être dans le contestataire. D'ailleurs, je crois qu'il y a eu une manifestation au sujet de, j'ai peur de me tromper sur son nom, c'est Gisèle Pelicot. Si vous voulez vous battre et déprimer un peu, c'est effectivement la période et l'époque. C'est le moment où tout le monde rage parce que ça y est, on a passé “la révolution sexuelle”, on a passé “les femmes sont égales avec les hommes”, mais, en fait, c'est du bullshit et je pense qu'on est vraiment au cœur d'une lutte qui ne fait juste que commencer.
Ce sont des des sujets qui vous tiennent à cœur, en particulier le féminisme, plus principalement, comme vous disiez tout à l'heure, avec “atrium”, voilà le centre aussi par rapport au genre.
A. : Carrément, il y a beaucoup de musique qui sont là pour parler de ces sujets là. Donc, le droit à l'avortement, les foyers “mère-fille” en Irlande, les féminicides, mais pas que. On a beaucoup de musique aussi sur le réchauffement climatique, sur les religions, sur la communauté queer.
Parce que c'est très rock, en fait. C'est beaucoup d'auteurs et d'autrices de rock qui vont être très engagés, politiquement surtout, à partir des années 70, avec “l'America alternatif”. Est-ce que vous pouvez nous parler de vos influences ?
A. : Alors, on a des influences très différentes au sein du groupe. On est deux/trois, avec Elly et Marie, plus branchés pop. Il y a Alexis, qui est branché plus metal, rock hardcore, et puis Sadbh qui vient plus du folk blues. On se retrouve encore une fois dans l'atrium avec ce joli mélange là. Et puis, avec encore une fois, ces textes sur lesquels on se retrouve, donc écrits par Brit Connolly, sur des sujets où on se retrouve complètement et on arrive à les mettre en musique. Donc c'est très chouette.
Brit Connolly, si je prononce bien.
A. : Oui, tout à fait.
Donc c'est ta mère Sadbh, c'est ça ?
A. : Exact.
Alors, est ce qu'on peut dire que atrium c'est aussi une histoire familiale ?
A. : Vous adorez dire ça. Oui oui, on peut dire que c'est une histoire familiale, parce que je pense que, en tant qu'amis, on se retrouve tous autour de ce groupe là, avec des volontés de créer des liens forts. Du moins, c'est ce qu'on essaye et c'est ce qu'on aime. De là à dire que c'est un projet familial, je pense que tout le monde se fait un peu une idée du projet familial en disant : “ils sont frère et sœur sur scène”, “c'est son papa le bassiste”, “il y a tel et tel membre du groupe” machin, mais je pense qu'il faut quand même remettre à jour que les situations familiales, c'est pas toujours, toujours rose et rarement rose en fait. Il y a tellement de problématiques autour de ça. Donc, oui c'est familial parce qu'il y a ma maman et parce qu'on est une petite famille tous ensemble. Mais non c'est pas familial, on n’essaie pas d'en faire une entreprise familiale. On est vraiment un cercle d'amis qui se respectent et se soutiennent.
Et donc ce soir, c'est le dernier concert d'une tournée en 2024. Et vous la terminez ici, à I’m from Rennes. Alors, vous avez fait une tournée en Bretagne, c'est bien ça ?
A. : Tout à fait, on est sortis, on est allé un peu à Brest. On a eu la chance de jouer pour la Pride de Brest, c'était assez merveilleux. On a fait plein de super rencontres. On a joué du côté du Mans, on a joué dans le pays de la Loire, dans le pays nantais. Voilà, on a fait un peu toute cette partie géographique et là, on essaie de se concentrer sur la Bretagne cette année et essayer d'ouvrir le Grand Ouest et, pourquoi pas plus, dans un futur proche ou lointain.
Dans toute la France peut être.
A. : Avec grand plaisir, je pense, pour tout le monde, même en dehors de l'Hexagone, qui sait ?
Peut-être dans un pays anglo-saxon, vu que vous chantez en anglais.
A. : Bah ouais grave. Je pense qu'il y a grave de potentiel à aller au-delà de la frontière francophone.
C'est dans les projets futurs donc.
A. : Si on peut, oui. Prenez-nous ! On va tout faire pour. C'est le but, jouer un max. Je pense qu'on est tous raccord là-dessus et voilà. On sait bien qu'il faut fournir des contenus comme on dit et donc il y a l'album dans les tuyaux. Mais la priorité c'est jouer, jouer, faire un set qui déchire tout et kiffer. Voilà.
Et donc, vous aimez l'ambiance à I'm from Rennes, est-ce que vous avez profité un peu du festival en dehors ?
A. : Carrément. On a pu assister au début du lancer de charentaise. C'était assez “Rennais”, assez "Rennais" en fin de compte.
Vous avez participé ?
A. : Et non, il y a eu un petit élan, mais on s'est chié dessus, pour être vulgaire, c'est ça. On n'a pas osé, on aurait dû, il n'y avait que deux gonzesses. On aurait pu relever le niveau. On aurait dû, on n'a pas eu ce courage. L'année prochaine peut-être.
Et oui, l'année prochaine, on vous attend. En tout cas, merci beaucoup Atr!um d'être venu.
L’hommage à Simon Carpentier, co-fondateur du groupe Her
On va enchaîner sur un reportage qui a été réalisé par une de nos bénévoles qui s'appelle Gwen. Jeudi dernier, le 13 septembre, elle s'est rendue au Thabor où nous sommes actuellement, où plusieurs rennais et rennaises se sont donnés rendez-vous en hommage à l'artiste Simon Carpentier. L'espace scénique du théâtre de verdure a été rebaptisé à son nom. Au cours de la soirée, ses amis musiciens et musiciennes ont joué en son honneur.
On écoute le reportage de Gwen, qui commence avec un témoignage de Cédric Bouchu, cofondateur du Festival I’m From Rennes, qui nous présente Simon Carpentier et l’hommage organisé lors de cet événement.
“C'est l'ouverture du Festival au Thabor parce que la semaine dernière on a déjà fait quelques événements mais des plus petits événements. Et ce soir, oui, c'est un hommage à Simon Carpentier, qui nous a quitté en 2017, qui faisait partie du groupe Her et avant des Popopopops, qu'ont été deux groupes très importants pour la scène rennaise. Simon Carpentier, il faisait partie de l'équipe à I’m from Rennes de l'époque et, comme c'est quelqu'un auquel on tient et qu'on trouve à laisser une très belle empreinte sur Rennes, on avait envie d'officialiser cette scène pour qu'elle devienne la scène Simon Carpentier et c'est ce qui se passe ce soir.”
Plusieurs personnes sont venues pour rendre hommage à Simon, à l'image de festivaliers : “Clairement, je vais rendre hommage à Simon” dit un premier festivalier.“Pareil. Venu pour l'hommage, parce que effectivement, au départ, on sait qu'il y a le festival, et cetera, mais là je me suis dit faut faire le déplacement quand même. C'est quelqu'un qui est mort jeune, qui a fait partie du club des 27, on pourrait dire. En même temps, il a quand même marqué Rennes profondément, c'est-à-dire que, quand on cite des groupes marquants dans Rennes, on a souvent tendance à prendre des vieilles références. Là Her, c'est un des derniers groupes qui a vraiment marqué à l'international même, et Her, c'est Simon.” suit un deuxième festivalier.
Nathalie Appéré, maire de Rennes, s'est exprimée: “Rennes a été son terrain de jeu de prédilection. La scène, c'était son carburant, l'osmose avec le public, sa force vitale. Aujourd'hui, donner le nom de Simon à cette scène, au cœur du thabor, c’était, en réalité, presque une évidence.”
Des proches de Simon Carpentier étaient présents. Ils et elles ont déposé une plaque à son honneur : “Je crois qu'il est grand temps de dévoiler la plaque commémorative qui fera de cette scène, la scène “Simon Carpentier”. Allons-y tous ensemble.”
Merci Gwen pour ce joli reportage, merci à Timothée à la technique ainsi qu’aux invités et bénévoles sans qui ce plateau n’aurait pas été possible.