TATA MONIQUE :
"Je suis tombée dans le milieu de la techno en rejoignant l'organisation du festival Capsule à Lamballe (Côtes d'Armor) en 2017. On avait invité Krampf et son set a été une vraie claque ! Quinze jours après, j'achetais mon contrôleur. Je m'y suis mise en autodidacte et j'ai passé énormément de temps à me chercher musicalement. Jusqu'à cette année où j'ai joué devant les copains pour la première fois. Un set acid, rave totalement improvisé. Quand j'ai vu leur réaction je me suis dis que c'était ça qu'il fallait que je fasse."
LE SET :
"Ce qui m'inspire le plus c'est le retour des sonorités 90's, aussi bien en termes de sons rave que de remixes de hits des années 2000. Dans ce set, l'idée c'est de faire un patchwork entre des tracks brutes, qui suivent les codes traditionnels de la techno avec des sons beaucoup plus riches soit dans le mélodique soit dans l'utilisation de voix. Avec un petit crescendo dans l'intensité pour faire grimper la température bien sûr."
DES MODÈLES D'ARTISTES FEMMES ?
"La première fois que j'ai été confronté à la techno c'était devant Parfait, qu'on avait invité au festival Capsule. J'étais impressionnée par ce petit bout de nana qui envoie de tels missiles ! Je suis aussi en admiration devant les artistes de la scène bretonne : Jean Terechkova, Swooh, Eklose. Elles sont pas là pour “faire les filles", mais parce qu'elles ont du son à proposer et elles le font très bien."
Été 2020. Passées une centaine d'émissions sur C Lab, il a bien fallu se rendre à l'évidence : les femmes manquent cruellement à nos micros. Sur les 35 émissions réalisées l'année dernière, seulement quatre DJs femmes... Un constat qui fait mal à la scène bretonne, pourtant super-active et fière de l'être.
Aussi, afin de commencer à notre niveau, local et associatif, à contrer cette tendance structurelle de manque de visibilité des artistes femmes et personnes non-binaires, qui se reflète bien malgré nous dans notre programmation, nous avons décidé de lancer un programme spécial de podcasts diffusés sur nos ondes et notre compte SoundCloud. L'objectif est de découvrir des artistes, qu'i.elles soient débutantes, émergentes ou déjà confirmées, bretonnes, françaises ou d'ailleurs. De porter l'attention sur une scène féminine trop souvent invisibilisée.
Remercions spécialement le webzine PWFM qui nous confie gracieusement pour illustrer ce programme le logo de sa branche féministe, Provocative Women For Music. On ne pouvait pas rêver meilleur visuel que celui conçu par Théo Baize, alias Hello Hello Theo, pour imager notre volonté commune de rendre visible ce qui est trop souvent tu ou ignoré dans une culture phallo-centrée : le talent féminin. Un grand merci à elleux, on vous invite à aller découvrir leur nombreux projets visant à fédérer les femmes de la musique électronique.