Féministe, pro LGBT et très actif dans la nuit parisienne depuis 2015, le collectif des Sœurs malsaines prône une fête à la fois libérée et bienveillante. Cette année, les Sœurs malsaines organisaient une des retraites du festival Château perché, en janvier, un événement baptisé Amours Arts Corps (en trois mots et un jeu de mot espiègle comme elles ont l’habitude pour nommer leurs événements). C’est à cette occasion que notre community manager Vincent les avait rencontrées. Après vous avoir présenté Le Saint dans notre dernier numéro, on passe à un univers plus corsé en compagnie de Himeji.
Nouvelle venue dans le game DJ et dans le collectif SM, elle commence à pointer le bout de son nom à l'affiche d'événements parisiens cet été. Elle nous fait le plaisir de nous proposer un mix sur-vitaminé et festif à base de techno rave rapide et de hard trance, saupoudré de samples de rap ou de rnb, avec des classiques, des remixes de folie et des jolies trouvailles.
Le set :
"J'adore mélanger les genres ! Quand c'est trop linéaire, ça me frustre plus qu'autre chose. Je suis là à me demander "mais il est où le drop ?" Donc j'aime faire en sorte que les gens soient toujours surpris, et continuent à avoir l'énergie de taper du pied jusqu'au bout. Dans ce DJ set, jai voulu réunir mes deux univers musicaux favoris : la musique électronique et le hip-hop. Au niveau du style, on est sur de la hard trance/rave avec des samples rap/hip-hop.
Des modèles d'artistes femmes ?
"Au delà de mes soeurs de coeurs qui me font vibrer à chaque DJ set (coucou Lowbass, Le Saint, Manon Démon...), il y a aussi Nuit Claire, dont les productions sont folles ! Et aussi Jean Terechkova qui te fait galoper jusqu'au bout de la nuit avec ses tracks !
Ça me fait plaisir de voir qu'il y a de plus en plus de femmes qui se lancent dans la musique électronique. C'est motivant, et ça prouve aussi qu'on a autant de choses à exprimer derrière les platines que n'importe qui d'autre ! "
Passées une centaine d'émissions sur C Lab, il a bien fallu se rendre à l'évidence : les femmes manquent cruellement à nos micros. Sur les 35 émissions réalisées l'année dernière, seulement quatre DJs femmes... Un constat qui fait mal à la scène bretonne, pourtant super-active et fière de l'être.
Cette année, afin de commencer à notre niveau, local et associatif, à contrer cette tendance structurelle de manque de visibilité des artistes femmes qui se reflète, bien malgré nous, dans notre programmation, nous avons décidé de lancer une émission mensuelle dédiée exclusivement à des femmes DJs. RDV le premier vendredi du mois.
Remercions spécialement le webzine PWFM qui nous confie gracieusement pour illustrer ce programme le logo de sa branche féministe, Provocative Women For Music. On ne pouvait pas rêver meilleur visuel que celui conçu par Théo Baize, alias Hello Hello Theo, pour imager notre volonté commune de rendre visible ce qui est trop souvent tu ou ignoré dans une culture phallo-centrée : le talent féminin. Un grand merci à elleux, on vous invite à aller découvrir leur nombreux projets visant à fédérer les femmes de la musique électronique.