Voici maintenant deux mois que les élections départementales ont agité l'esprit des français, en fait un sur deux en moyenne en termes de participation électorale. De cette participation moyenne, nous avons retenu qu'elle avait été plus élevée qu'aux élections cantonales de 2011. Dans ce nouveau numéro du Labomatic, il ne sera pas question de réexaminer les résultats des élections départementales. D'une part, cela n'aurait que très peu d'intérêt alors que l'examen des résultats a fait l'objet d'analyses variées. D'autre part, cela ne nous apprendrait pas grand chose de la particularité du département en tant qu'objet politico-institutionnel. Alors que la métropole et la région semblent être les deux grands acteurs de l'organisation territoriale de notre pays à l'avenir, pourquoi semble t-il impossible de se départir du département ? Quelles sont les dynamiques qui l'animent et permettraient de comprendre son apparente immuabilité ?
Pour répondre à ces quelques questions et bien d'autres encore, j'accueille Thomas Procureur, docteur en science politique et membre du Centre de recherche sur l'action politique en Europe (CRAPE). En 2013, Thomas Procureur soutenait une thèse de doctorat intitulée "Le département, institution caméléon ? Les formes paradoxales d'une légitimation", faisant de lui l'un des rares experts de la question en France.