La Note Blanche sera cette fois-ci consacrée aux vagues aériennes du free jazz ! Tout d'abord, commençons par le plus important et incontournable représentant du mouvement free jazz : John Coltrane.
Ce saxophoniste ténor grandit à High Point, en Caroline du Nord, et s'essaya à différents types de cuivres pendant son adolescence. A la fin de la Seconde Guerre mondiale, John Coltrane joua dans un orchestre de la Marine à Hawaï. Bien qu'il ait, par la suite, engagé une véritable révolution dans le jazz en explorant toutes ses possibilités musicales et spirituelles, ses débuts furent tout à fait classiques car il débuta sa carrière en jouant dans les groupes de rhythm & blues et de jazz de King Kolax, Jimmy Heath, Howard McGhee, Dizzy Gillespie et Earl Bostic. En revanche, John Coltrane commença ses expérimentations après avoir rejoint le quintette de Miles Davis pour l'album Kind of Blue en 1959. Sur ce disque, les solos de Coltrane commencèrent à se libérer de la tradition jazz. En effet, ses improvisations rivalisent d'imagination, alors qu'il n'utilise que trois ou quatre accords et son saxophone produit des sons exotiques qui deviendront sa marque de fabrique. Parmi ses caractéristiques, nous pouvons justement citer des solos aériens qui s'affranchissent des règles de l'improvisation en utilisant un petit nombre d'accords et de gammes seulement. C'est ainsi que Coltrane parvient à improviser plus longtemps que n'importe quel musicien ne l'avait fait avant lui. De plus, le saxophoniste intègre à son jeu le jazz modal. Par conséquent, Coltrane adopta progressivement une approche méditative inspirée de la musique de Ravi Shankar et de l'Inde en général. Ainsi, il écrivit des morceaux qui reposaient sur une seule gamme ou un seul mode au lieu de recourir à d'innombrables changements de modalité. Cela donne plus de liberté aux musiciens pendant leurs improvisations, car ils peuvent se concentrer sur leurs émotions au lieu de penser à suivre les variations incessantes de tonalité ou de mode. Dans sa musique et dans sa vie, John Coltrane se livra à une quête spirituelle qui devint de plus en plus importante au fil des années. Il étudia les religions et la musique orientales, notamment l'oeuvre du sitariste Ravi Shankar. C'est d'ailleurs pour cette raison que le musicien appela son fils Ravi Coltrane. De plus, pour le saxophoniste, la musique était devenue une prière ou, en d'autres termes, une offrande à Dieu. D'autre part, il n'est par étonnant que l'on trouve une église dédiée à John Coltrane à San Francisco...
La titre phare et faramineux, A Love Supreme sorti en 1964, marque les débuts de la période spirituelle de Coltrane. L'atmosphère est méditative, et ses improvisations ne suivent aucune règle harmonique ou mélodique. Enfin, vers la fin de sa carrière, Coltrane abandonna presque totalement toute structure dans ses morceaux, qui ne reposaient plus que sur l'exploration d'une émotion. Par la suite, le musicien adopta le saxophone soprano qui est, contrairement au ténor, mieux adapté à un jeu chargé en émotions. Le pouvoir de sa musique tient aussi au fait qu'il sut rester exigeant esthétiquement tout en réalisant des albums qui plaisaient au grand public sûrement parce qu'il touchait quelque chose de profondément universel...Et pour éprouver cette intégrité musicale, la Note Blanche vous propose de vous envoler vers les solos aériens du saxophoniste John Coltrane...! Et puisque nous allons explorer les contrés musicales du saxophoniste, vous allez également découvrir les périples musicaux de son épouse Alice Coltrane.
Alice Coltrane est une harpiste, pianiste, organiste et compositrice de jazz américaine. Née à Détroit en 1937, elle reçoit une formation de musique classique et c'est donc à ce moment que la musicienne déjà très douée, prit des cours de piano avec Bud Powell. De plus, elle est une des rares instrumentistes féminines dans le jazz, car elle a la particularité, avec Dorothy Ashby, d'être une grande harpiste. Ainsi, Alice Coltrane s'est produite au début des années 60 avec Terry Gibbs. Par la suite, elle eu la chance de remplacé McCoy Tyner en tant que pianiste du groupe de John Coltrane en 1966 et, bien évidemment, c'est à ce moment-là de son histoire que la musicienne rencontra et épousa le saxophoniste John Coltrane. Par conséquent, le travail de John Coltrane fut une importante source d'inspiration même si elle a ensuite développé son propre style sur ses instrumentations de prédilection et plus tard, sur des intruments indiens...