La Note blanche revient sur les ondes pour vous faire tourner la tête et vous remplir les oreilles !
Pour notre première émission, nous avons brièvement passer en revu l'engagement politique du batteur Max Roach. Cependant, il nous faut maintenant réviser un peu notre histoire en faisant un petit tour du monde...en musique !
Tout d'abord, sachez que le jazz est le produit d'une rencontre et d'une synthèse créatrice de la tradition européenne et de la tradition africaine. Les racines de son arbre généalogique plongent dans le continent blanc et le continent noir. Le tronc commun va surgir avant 1619, après que les premiers esclaves eurent débarqué en Virginie. Les victimes de la traite qui n'étaient pas cent mille au début du XVIIème siècle, allaient atteindre le million cent ans plus tard ! Ils venaient du Mozambique, du Congo et de l'Angola. Ainsi l'esclavage brassa des ethnies diverses : nous avons d'une part les Thonga, les Barumbi et les Ovinbundu, puis d'autre part, les Kissi, les Baoulé, les Ashanti, etc ! Ce qu'il faut savoir, c'est que sur les navires des négriers, les captifs chantaient. En eux tremblaient le souvenir de cette Afrique qui associe depuis toujours la musique vocale aux expériences de la vie : les naissances, les deuils, les jeux, les prières, les travaux, et évidemment, les guerres et les amours...
Pour saisir la source de cette musique, je vous propose, pour commencer, Colonial mentality de Fela Kuti. Puis nous enchaînerons sur le groupe Mombassa ! L'origine de ce groupe provient de la ville portuaire "Mombassa" située au Kenya dans une baie de l'océan indien et plus précisement au sud-est de Nairobi. Le groupe Mombassa cultive un hommage musical à leur pays tout en mélangeant leur tradition aux origines du jazz...
Le jazz est joué aujourd'hui par des musiciens de toutes les couleurs et mélange des éléments venus de toutes les musiques ! Nous le constatons avec le jazz modal. John Coltrane adopta progressivement une approche méditative en s'inspirant de l'oeuvre du sitariste Ravi Shankar et de l'Inde en général...
Et pour conclure l'émission, vous écouterez les rythmiques endiablés du batteur Art Blakey ! Ce batteur dirigea l'orchestre des Jazz Messengers et se lança dans des expérimentations rythmiques à la suite d'un voyage en Afrique en 1948 où il fut marqué par les possibilités de la polyrythmie. Son album The African beat sorti en 1962 chez le label Blue Note, et dans lequel il est accompagné par l'Afro-Drum Ensemble, illustre la recherche du batteur qui est de revenir aux sources africaines de la musique jazz...