Suite à quelques semaines de pause, la Note blanche revient enfin sur les ondes pour ouvrir la seconde partie sur l'histoire du blues ...
Rappelez-vous l'émission du 23 juillet 2017, je vous ai parlé de la naissance du blues dans le Mississippi. Nous avions eu la joie découvrir en musique, des bluesmen comme Son House, Skip James, le sorcier Robert Johnson et un autre mythe du genre, Big Joe Williams !
Pour cette seconde partie, nous allons passer à la naissance du blues moderne... Au milieu des années 40, le blues se métamorphosa. Les dernières intonations rurales disparurent derrière une nouvelle forme plus structurée suite à l'émigration du blues vers Chicago. Les producteurs et les entrepreneurs comprirent l'intérêt qu'ils pouvaient tirer de cet art noir. Un élément important et essentielle favorisa la modernisation du blues, sa transformation en musique urbaine. En 1932, la marque Rickenbacker construisit la première guitare électrique ! La révolution était lancée ! Si le jazz, d'un côté, continuait de manifester son influence sur le blues, de l'autre, il s'effaçait derrière une sonorité plus dure et beaucoup plus agressive.
Pour commencer cette émission en beauté, nous allons tout de suite écouter le roi du blues : B. B. King ! B. B. King est né en 1925 à Indianola dans le Mississippi. Le musicien devient guitariste et chanteur. Il demeure en roi sur le blues et auteur d'un répertoire prolifique en 60 ans de carrière ! Il débuta à Memphis à la fin des années 40, comme disc-jockey. Il était alors sous l'influence des jeux suaves et jazzy des grands musiciens comme T-Bone Walker ou Lonnie Johnson. Cependant, il quitta assez vite le rôle d'héritier pour devenir une véritable star du blues, associant un chant gospel, chaleureux, à la sonorité velouté de sa guitare, et accompagné de cuivres languides. La communauté noire appréciait cet artiste élégant, créateur d'un blues swing sensuel. B. B. King mena une carrière régulière, avec quelques bas, mais à chaque fois, il revenait au sommet, toujours plus fort musicalement. En 1969, sa version de la ballade « The Thrill is Gone » lui permit de se hisser en tête des hit-parades. B. B. King a fait entrer le blues dans la respectabilité et dans le prestige.
Dans sa longue carrière, les meilleures plages de B. B. King viennent de la période 1954-1968. Par conséquent, écouterons un de ses plus gros hits, un morceau dédié aux cœurs amoureux, il s'agit de « Stand by me » sorti en 1961 sur le label Atlantic. Puis nous enchaînerons avec le titre «Chain in things », sorti en 1966 sur le label ABC Records. Nous terminerons sur le morceau « Lucille », sorti en 1968 sur le label MCA Records aussi magnifique dans les paroles que sublime à la guitare !
La Note blanche vous fera vibrer grâce à B. B. King ...
B. B. King en live :
Après la sensualité sonore de B. B. King, nous ferons place à T-Bone Walker ! Qui était T-Bone Walker ? C'était tout d'abord l'auteur de la ballade « Call It Stormy Monday » réédité en 1995 sur le label Orbis. T-Bone Walker ne vient pas du blues de Chicago mais du Texas. Il fait partie des pionniers les plus importants du blues moderne. Il fut l'un des premiers musiciens à avoir empoigné la guitare électrique pendant les années 30. Le musicien joua surtout dans la région de San Francisco, créant du blues suave, inspiré par les rivages souriants de Californie et le jazz pour une grande partie de son œuvre. De plus, il a souvent accompagné de grands orchestre notamment celui de Cab Calloway. Chaque note joué par T-Bone Walker est claire et nette. Son jeu légèrement électrifié, fluide, rapide, se marie parfaitement avec les cuivres, et le son du delta blues ! Il a influencé les meilleurs guitaristes de l'histoire comme B. B. King que nous avons écouter tout à l'heure mais également Jimi Hendrix, Freddie King, Buddy Guy, Eric Clapton, Stevie Ray Vaughan...T-Bone Walker est un maître.
Nous enchaînerons sur la musique de T-Bone Walker avec les titres « Evenin » sorti en 1959 sur le label Atlantic, « Shuffle » réédité en 1995 sur le label Charly Records, et je terminerai par « Guitar Boogie » qui est une véritable performance et surtout un morceau pour vous faire danser ! « Guitar Boogie » est ressorti en 1975 sur le label Atlantic !
La Note blanche vous fera danser sur du blues grâce à T-Bone Walker...
T-Bone Walker en live :
Suite à la naissance du blues moderne, nous parlerons et écouterons bien sûr, le blues d'après-guerre. Face à la musique sophistiquée d'un T-Bone Walker ou d'un B.B. King, la tonitruante ville de Chicago donna naissance, après la guerre, à un blues électrique bien plus âpre et sombre qui mena directement au rock and roll. Les meilleurs bluesmen vinrent tenter leur chance dans ce bouillonnant chaudron musical dominé par des figures centrales dont Willie Dixon et John Lee Hooker.
Je commencerai par ouvrir ce chapitre sur l'après-guerre avec le bluesman Willie Dixon ! Un contrebassiste surdoué, Willie Dixon est né dans le Mississippi et a obtenu ce qu'aucun bluesman avant lui n'a réussi : le musicien est parvenu à mêler musique, inspiration et business ! Il incarne à lui seul la grande vitalité du blues de Chicago au sein de la maison de disques Chess, et à composer les plus connus de l'époque.
Son œuvre est immense et je vous donnerai un aperçu grâce aux titres « Spoonful » sorti en 1960 sur le Chess, « Hoochie Coochie Man » sorti en 1954 également sur le label Chess, « I Ain't Superstitious » sorti en 1962 encore et encore sur le label Chess et nous terminerons sur les notes du morceau « Back Door Man » sorti en 1966 sur, cette fois-ci, le label Electra !
Continuez à danser autour de l’œuvre de Willie Dixon dans la Note blanche...
Willie Dixon, live :
Afin de poursuivre encore un peu sur l'histoire du blues, vous écouterez « Boom Boom » de John Lee Hooker réédité en 1992 sur le label PointBlank. John Lee Hooker est né dans le Mississippi, au cœur de toute la musique que l'on a entendu durant ces deux parties sur le blues. Le musicien représente la touche plus sauvage, plus primitive du blues moderne. Il ne possède ni la civilité ni la structure d'un Muddy Waters, mais son art primitif parle peut-être plus à la jeunesse, reste à vérifier, à voir et surtout à écouter !
Attention, voici un autre géant du blues et ça va faire « Boom Boom» dans vos cœur...
John Lee Hooker, live :
Pour finir, je terminerai cette émission dédiée au blues avec Muddy Waters, une autre grande légende du genre ! Au lieu d'entendre le fameux générique de la Note blanche, vous aurez la chance d'écouter « Mannish Boy » de Muddy Waters ressorti en 1996 sur le label Def Jam Recording.
Une dernière note de blues dans la Note blanche...
Muddy Waters, live :
Playlist :
Générique : « Musiqawi-silt » des Wallias Band
Générique de fin : Muddy Waters « Manish boy » (5'29)
L'histoire du blues est terminée. Mais la Note blanche revient dimanche prochain avec d'autres surprises ... en musique !
En attendant la semaine prochaine, retrouvez l'univers de la Note blanche sur le blog officiel : https://noteblanche.blogspot.fr/