La Note Blanche revient ce soir sur les ondes du 88.4 afin de vous parler du mouvement de l'acid jazzz ! "Acid jazz" est le nom donné à un style musical né dans les boîtes de nuit londoniennes et qui combine jazz, soul , funk et même le hip-hop ! Il partage avec le rap une certaine tendance au sample, c'est-à-dire à la citation de fragments musicaux. Par exemple, un musicien d'acid jazz peut écrire un morceau à partir d'une ligne de basse provenant d'un disque des années 70, la traiter électroniquement jusqu'à la rendre méconnaissable, puis y rajouter des couches instrumentales. L'acid jazz tire son inspiration du jazz-funk des années 60/70. Pour certains, ce n'est pas du jazz à proprement parler car l'improvisation, le swing et les solos individuels y jouent des rôles très secondaires. Parmi les musiciens à en avoir joué, on peut citer le guitariste Grant Green, l'organiste Charles Earland, les saxophonistes Houston Person et Lou Donaldson, les trompettistes Donald Byrd et Miles Davis puis le vibraphniste Roy Ayers. Afin de bien commencer l'émission, nous allons tout d'abord pencher nos oreilles sur le guitariste Grant Green. Grant Green est un des plus des plus grands guitaristes de jazz américain des années 60 et 70. Son style particulier est dû au fait qu'il ne joue quasiment qu'en "single note", ses rares accods étant souvent consitués de 2 ou 3 notes. Cela provient probablement du fait qu'il était un grand admirateur de Charlie Parker : selon une interview, il lui arrivait de passer des nuits à rejouer les solos du Bird note par note ! Très nettement basé sur le blues, il est pourtant très à l'aise dans le bebop et privilégie toujours l'efficacité rythmique et mélodique à la prouesse technique. Etant un grand favori du label Blue Note, Alfred Lion mit le guitariste à contribution dans d'innombrables albums, aussi bien à la fois en leader qu'en sideman. Grant Green est également très apprécié des organistes comme le témoignent ses disques avec Jimmy Smith, Big John Patton ou encore Larry Young. Il a joué également aux côtés de Lou Donaldson, Herbie Hancock, Lee Morgan, Donald Byrd, Art Blakey, Elvin Jones, etc. A la fin des années 60, Green devient un guitariste de jazz-funk de premier plan ! En effet, trois albums en concert donnent un aperçu de l'efficacité de ces orchestres jazz-funk menés par Green comme l'album Alive, réalisé en 70, Live at the Mozambique, en 71 et Live at the Lignthouse en 72. Son contrat avec Blue Note étant terminé, il n'adhère pas au disco-funk et à l'électro-jazz, en vogue au milieu des années 70. Grant Green ne réalise que deux albums, The main attraction et Eats avant de disparaître en 1979...Et dès à présent, mettons l'histoire de ce virtuose en musique grâce à la Note Blanche...