La Note Blanche revient enfin sur les ondes suite au dernier épisode consacré au 100 ans du jazz (émission du 19/03/2017: https://noteblanche.blogspot.fr/2017/03/100-ans-de-jazzzz-partie-1-dans-la-note.html) ainsi que notre dernière émission dans laquelle nous avons rencontré l'étoile montante de la musique actuelle : Christophe Chassol (émission du 16/04/2017: https://noteblanche.blogspot.fr/2017/04/chassol-une-etoile-montante-dans-la.html).
Le grand objectif de cette émission est de fêter le jazz en nous consacrant enfin à la deuxième partie des 100 ans du jazz ! Rappelez-vous, le jazz a 100 ans et donc un siècle et ce n'est pas rien du tout ! ! L'émission « La Note blanche » a pour objectif de retourner aux origines de cette musique et pour le coup, nous aurons le privilège de célébrer cette musique intemporelle et de se demander pourquoi elle reste toujours aussi présente dans notre culture ...
Cette nouvelle émission se consacrera au chapitre du free-jazzzzz !! C'est une période très riche, car il s'agit bien là, d'une révolution dans la musique elle-même.
Le free-jazz libéra les musiciens des structures traditionnelles du jazz qui sont les thèmes mélodiques, les grilles harmoniques complexes et les limites sur la durée ou le format des improvisations. Alors que le troisième courant s'était rapproché du classique, le free au contraire, s'en éloigna et donna la vedette à l'improvisation. De nombreux morceaux de free commencent avec un thème musical, suivi par des improvisations, comme c'est souvent le cas dans d'autres styles de jazz. Cependant, à la différence des autres courants, le free ne se repose pas nécessairement sur une structure précise. Les musiciens de l'orchestre improvisent soit collectivement, soit l'un après l'autre. Les changements de tonalités, de rythme ou de thème se produisent spontanément c'est-à dire qu'ils ne suivent aucune partition ni aucun arrangement préalable entre les musiciens. Les musiciens de free essaient d'inventer de nouvelles façons de jouer pour produire des sons inhabituels avec leurs instruments.
Nous ferons nos premiers pas dans le free grâce à une des plus grandes figures du genre : le saxophoniste John Coltrane ! Coltrane commença ses expérimentations après avoir rejoint le quintette de Miles Davis pour l'album "Kind of Blues" enregistré en 1959. Sur ce disque, les solos de Coltrane commencent tout juste à se libérer de la tradition du jazz.
Ses improvisations rivalisent d'imagination, alors qu'il n'utilise que trois ou quatre accords et rarement plus,son saxophone produit des sons exotiques qui deviendront sa marque de fabrique. Dans sa musique et dans sa vie, John Coltrane se livra à une quête spirituelle qui devint de plus en plus importante au fil des années. Il étudia les religions et la musique orientales, notamment l'œuvre du sitariste Ravi Shankar. Pour le musicien, la musique était une prière ou bien une offrande faite à dieu. Pour l'anecdote, il existe d'ailleurs une église dédiée à John Coltrane à San Francisco. En 1964, l'album qui s'intitule "A Love Supreme", marque les débuts de la période spirituelle du saxophoniste. L'atmosphère est méditative et ses improvisations ne suivent aucune règle harmonique ou mélodique. Coltrane ne prépara pour cet album que quelques thèmes succincts qu'il expliquait à ses musiciens juste avant le début des enregistrements ...
"Et quant à la communauté, la terre tout entière est notre communauté"
Pour les 100 ans du jazz, Lettre de John Coltrane à Don DeMichael: https://noteblanche.blogspot.fr/2017/03/la-note-blanche-revient-sur-les-ondes.html
The John Coltrane Documentary "Chasing Trane": https://noteblanche.blogspot.fr/2017/04/la-note-blanche-revient-dimanche.html
John Coltrane (1926-1967) - Documentaire :
Suite aux notes spirituelles du saxophoniste John Coltrane, nous passerons à la marginalité du saxophoniste Ornette Coleman. Marginal car sa musique peut être comparée à de l'art abstrait, car celle-ci n'existe sur rien en particulier. En revanche, elle repose sur des émotions, des sensations et des impressions. Pour Coleman, l'improvisation est souveraine. Il possédait sa propre philosophie du jazz qu'il nommait « l'harmélodie ». Pour lui, les musiciens devaient être libres de suivre leur intuition dans les solos et les parties collectives. Ils se devaient d'inventer des harmonies et des mélodies au pied levé. Sa musique est exigeante mais les auditeurs qui savent faire preuve de patience et d'ouverture d'esprit verront leurs efforts récompensés! Un des albums emblématiques du style de Coleman est « The Shape of jazz to come » enregistré en 1959. Cet album bouleversa le monde du jazz par sa beauté étrange et son monde exotique qui désarçonna d'ailleurs les critiques et les traditionalistes qui ne savaient pas quoi penser des improvisations sauvages et tonitruantes de Coleman !
Playlist :
Générique: « Musiqawi-silt » des Wallias Band
1 : « A Love Supreme », partie 1, de John Coltrane(07'47)
2 : « A Love Supreme », partie 2, de John Coltrane(07'25)
3 : « Lonely Woman » d'Ornette Coleman (05'01)
4 : « Focus on Sanity » d'Ornette Coleman (06'50)
5 : « Amejelo » de Don Cherry (07'22)
6 : « Brown rice » de Don Cherry (05'16)
7 : Black Bombaim & Peter Brötzman « Part 3 »
8 : Black Bombaim & Peter Brötzman « Part 4 »
Générique: « Musiqawi-silt » des Wallias Band
Nous continuerons cette deuxième partie sur les 100 ans du jazz en écoutant cette fois-ci la dimension mystique du free-jazz avec le trompettiste Don Cherry.
Don Cherry mélangeait des éléments de classique et de world musique. Sa rencontre avec le free date de l'époque où il jouait dans le quartette d'Ornette Coleman. Puis il forma son propre groupe : Old and new dreams avec le batteur Ed Blackwell, le contrebassiste Charlie Haden et le saxophoniste Dewey Redman. Enfin, il joua avec John Coltrane, Archie Shepp et d'autres grands du free dans les années soixante. Dans les années soixante-dix et quatre-vingt, au sein de son groupe, Don Cherry s'intéressa à la world music et s'éloigna ainsi de l'avant-garde pour se consacrer à l'intégration d'éléments des musiques africaine, indienne, sud-américaine et moyen-orientale à son jazz ...
Pour bien fêter les 100 ans du jazz, vous écouterez un gros son bien free et surtout bien rock, fraîchement sorti dans les bacs, il s'agit de l'album « Black bombaim & Peter Brötzman » !
Pour la petite histoire, Black Bombaim est un trio guitare / basse / batterie portugais qui court après l’épaisseur ! Sur leurs morceaux, il y a comme un air de rock progressif, de post-rock remonté, voir même de métal Accompagné par Peter Brötzmann au saxophone, le free ouvre ses portes au psychédélisme, à un mélange savant de plusieurs genres musicaux, fruit d'une rencontre mêlant différentes générations entre les musiciens.
Troisième et quatrième partie de l'album sorti au Portugal en 2016 sur le label Lovers & Lollypops.
Vive la fête du jazz dans la Note blanche ...
A la fin de cette émission, retrouvez le Note blanche sur son blog !