En 1977, David Bowie publie avec “Heroes” le cœur de ce que l’on a appelé sa “trilogie berlinoise” : un disque éclectique issu de terribles tourments intérieurs.
Bien loin de la splendeur glam-rock de Ziggy Stardust, David Bowie n’est plus le même homme lors de son séjour berlinois en 1976-1977. Le succès et la notoriété qu’il a tant cherchés lui sont montés à la tête ; ses personnages, à commencer par Ziggy, ont failli lui faire perdre la tête ; la cocaïne est à deux doigts de le tuer. Et c’est justement pour s’éloigner de tous ces problèmes, à commencer par la drogue, que Bowie fuit, avec son ami Iggy Pop, à Berlin. Ville cosmopolite, bercée par un vent de liberté et d’expérimentation musicale, à l’image des bases du rock industriel posées par Kraftwerk.
Entouré du maître de l’ambient Brian Eno et de son producteur historique Tony Visconti, David Bowie construit avec "Heroes" un chemin vers la guérison, produit dans les mythiques studios Hansa By The Wall, à deux pas du mur de Berlin, en pleine guerre froide, époque grise qu’il tente de colorer à l’aide d’influences musicales venues du monde entier.
Pour aller plus loin : Very Good Bowie Trip, série d'été de Michka Assayas sur France Inter.