La question de la santé mentale est vaste, répandue, mais, de plus en plus récurrente lorsqu'il s'agit de celle des étudiants français. De nombreux médias et organismes s’intéressent, depuis quelques temps, à la santé mentale de nos étudiants qui semble mise à mal.
Des statistiques préoccupantes
Certains rapports, notamment de la fédération nationale des étudiants en soins infirmiers, qui livrait les résultats d’une enquête sur le mal-être des étudiants de cette filière, tentent d’attirer l’attention sur la condition parfois alarmante de certains étudiants. Dans ce rapport, on constate, notamment, que "plus de 40% des étudiant.e.s en soins infirmiers interrogé.e.s déclarent consommer des médicaments psychotropes et que plus de 30% déclarent faire des crises d’angoisses. Aussi, 1 étudiant.e sur 2 déclare qu’il/elle a vu sa santé physique et psychologique se dégrader au cours de sa formation". Ces données, loin d'être seulement révélatrices de la condition difficile des étudiants infirmiers, semblent représenter une tendance générale quant à la situation de nombreux étudiants ou lycéens.
Le mal-être étudiant est un constat récurrent soulevé par les études menées par les mutuelles étudiantes ou l'Observatoire national de la vie étudiante depuis plusieurs années. Les enquêtes sont peu fréquentes, mais, celles datant d'au moins dix ans montraient déjà une progression de ce mal-être étudiant avec des statistiques alarmantes : un étudiant sur deux se déclare anxieux, un sur quatre reconnaît avoir des problèmes de sommeil, 15 % consomment des psychotropes, 16% consomment des calmants ou des stimulants, alors que seuls 2% voient un psychologue ou un psychiatre (LMDE 2002). 10 à 15% ont des pensées suicidaires (SMEREP 2002).
Ce mal-être, comme on pourrait l’appeler, s’étend à de nombreux étudiants ou lycéens. En cause, leur orientation scolaire, l’environnement social, les questionnements intérieurs, entre autres. Ces interrogations peuvent parfois mener à d’importantes conséquences sur leur santé mentale.
Les instances universitaires à l'écoute
Pour répondre à ces problématiques, deux services propose un accueil : le S.I.M.P.P.S au coeur des campus, et un service ouvert aux étudiants ou lycéens qui en ressentent la nécessité, le Bureau d’Aide Psychologique Universitaire, plus connu sous l’appellation BAPU. Pour en comprendre son fonctionnement et son importance, Ariane Oger et Isabelle Rialet-Meneux, toutes deux consultantes au BAPU rennais, psychologues cliniciennes et psychanalystes, nous fournissent, dans cette émission, des éléments de réponse en présentant le travail des différents acteurs du BAPU, et leur action générale.