-Ouverture: "Comme dans les morceaux d’Erik Satie, contemporains des premiers films, vers 1890, il n’y a dans Gravity quasiment pas de coupes, pas de mesures. La caméra plane dans le décor, ou dans l’absence de décor, d’un plan séquence à un autre – il y aurait environ 150 plans dans le film, d’une durée moyenne de 45 secondes. Comme la musique, rongée par les silences, la caméra flotte entre les personnages et rien. La vraie gravité, c’est le cinéma narratif, agité et explicatif. Cuarón se débarrasse de la nécessité du spectacle, qui pèse des tonnes : du casting, des explosions, du son. Les références cinéphiliques alourdissent aussi : aussi n’a-t-on jamais l’impression que Kubrick soit vraiment cité, même lorsque Bullock se recroqueville en chien de fusil - ne serait-ce que pour une raison très simple : le bébé de 2001 a les yeux ouverts ; ceux de Bullock sont fermés. Gravity ne donne pas l’impression d’un film très "cinéphile", ne se rapproche pas plus du De Palma de Mission to Mars que du Hitchcock de La Corde, et ce n’est pas faute de filmer des cosmonautes encordés les uns aux autres. Cuarón fait le vide. Il commence par faire disparaître le son, puis se débarrasse des stars. Littéralement. Ed Harris est réduit à une voix dans la radio, George Clooney – au physique d’acteur radio, pour le coup, déjà plus une voix qu’une image – réduit à son visage, et tout le film, réduit au silencieux mouvement d’une errance quiète, sans Strauss, sans boom. Un flip-book en haute-définition où une station spatiale peut se désintégrer dans un murmure, où la seule bande-sonore serait constituée par la respiration de celui qui l’active." Camille Brunel, Gnossienne pour Gravity, Independencia.fr, octobre 2013.
-Gravity (Cuarón) (7.6/10) (Rédaction)
-Snowpiercer, le Transperceneige (Bong Joon-ho) (8.2/10) (Rédaction)
-Nos héros sont morts ce soir (Perrault) (7.6/10) (Thomas)
-L'exposition Pasolini Roma à la Cinémathèque française (Fabien)
-Les coups de coeur de la semaine:
-Erwan: The Good Wife 505-506
-Docteur Erwan: Les one man shows de Louis C.K
-Fabien: Une citation d'une lettre de Pasolini
-Thibaut: On repeat: Lou Reed et le Velvet + Reflektor d'Arcade Fire
-Thomas: Snowpiercer, le Transperceneige (Bong Joon-ho) et Nos héros sont morts ce soir (Perrault)
PS: Ce vendredi 8 novembre au Mondo Bizarro à partir de 20h: