-Ouverture: "La séquence finale de Phantom of the Paradise montrait la dissolution des rapports entre scène et salle, et la disparition des coulisses. Le spectacle se généralisait, le meurtre était intégré au divertissement, et plus personne ne dirigeait. L’espace, malgré tout, restait celui, clos, du "Paradise". Avec Passion, De Palma nous montre peut-être quelque chose de bien pire : le spectacle n’est plus partout, il est nulle part, et ce nulle part part est notre monde. Il ne s’agit plus alors d’une transgression des places, des fonctions, des espaces, mais de la mort de la configuration spectaculaire (en tant que re-création de rapports entre soi et l’autre, et entre soi et le monde, qui étaient les conditions de la liberté). Vrai ou faux, le récit de la blonde - "Christine" est son nom - permettait encore de créer un écart, de l’imaginaire. Pour la brune - "Isabelle" -, il ne reste plus qu’une communication généralisée du même au même, ne pouvant aboutir qu’au circuit fermé du délire. L’oeil y est un cul, et le cul un oeil. Crevé, cela va sans dire."
Schoendoerffer)