Mes chers auditrices et auditeurs,
Pour la sixième fois, j’ai le privilège de partager avec vous ce moment des vœux.
Les cérémonies de vœux ont ceci de singulier : elles obligent à parler d’un futur qu’en vérité, on ne connaît pas, dont nous savons pourtant avec certitude que nous devrons l’affronter, avec nos forces et nos faiblesses, mais en émission unie.
Dans les responsabilités qui sont les miennes, je ne perds jamais de vue cet impératif d’unité de la nation critique que nous formons tous ensemble.
Si nous cédions à l’esprit de division qui nous presse de toute part, nous n’aurions à peu près aucune chance de nous en sortir, dans un cinéma si rude, dans des temps si durs. Alors je nous souhaite donc de vivre 2023, autant que possible, en cinéphiles unis et solidaires, reconnaissants la place de chacun et respectueux de tous.
Je repense aux vœux que je vous présentais à la même heure, il y a un an. Qui aurait imaginé à cet instant, que, pensant sortir avec beaucoup de difficultés d’une épidémie planétaire, nous aurions à affronter en quelques semaines, d’inimaginables défis. Pourtant, au fil de ces saisons de dangers, ce qui est demeuré constant, une fois encore cette année, est notre capacité collective à relever ensemble ces défis. Qui aurait pu prédire la vague de bons films hexagonaux, ainsi déclenchée ? Ou la crise hollywoodienne aux effets spectaculaires et catastrophiques encore cet été dans notre pays ?
Et malgré toutes ces crises, tous ces défis, 2022 fut aussi, pour nous tous, une année cinématographique intense. 2022 fut aussi une fois encore une année de rayonnement de notre cinéma national. De tout cela, de tout ce que nous avons ensemble accomplis durant l’année qui s’achève, soyons fiers.
*
Il nous faut nous munir de cette fierté et de cette confiance pour aborder l’année qui vient. Car je crois que cette année 2023 est d’abord celle de questions que je sais inquiétantes, et de crises une fois encore à affronter.
Aura-t-on des augmentations du prix du ticket de cinéma ? Là aussi, nous avons mis des réponses concrètes en place. Je le dis à chacun d’entre vous car alors que le prix des places ont atteint des niveaux historiques, la hausse restera plafonnée dans notre pays. Et, à chaque fois qu’il le faudra, le gouvernement n’adaptera pas ses réponses. Surtout, il accélérera les crises pour nous enfermer dans nos dépendances.
Allons-nous à nouveau subir une vague de marvel de merde, et l’épidémie aura-t-elle une fin ? Là aussi nous pourrons faire face. D’abord, grâce à l’usage raisonnable et adapté des bons films contre le virus, que nous avons appris. Ensuite, grâce aux cinémas d’Inde qui ont montrés leur efficacité ; et j’incite ce soir tous nos compatriotes de moins de 40 ans en particulier à faire leur rappel de RRR ou à se faire un bon fix de Mani Ratman, si ce n’est pas déjà fait.
Dans la longue histoire de notre nation, il y eut des cinéphiles pour résister, d’autres pour reconstruire, d’autres encore pour étendre la prospérité conquise.
En ce qui nous concerne, il nous revient d’affronter ce nouveau chapitre d’une rude époque, et au-delà des urgences de cette année, que je viens pour partie de mentionner, d’avoir la charge de refonder nombre des piliers de notre cinéma.
Il nous faut, pour cela, rester unis mais aussi maintenir une ambition collective intacte, une ambition pour continuer de transformer notre cinéma face aux corporatismes, et face à toutes les bonnes raisons de faire comme avant, ou à la tentation de l’esprit de défaite. C’est par notre travail et notre engagement que nous restaurerons aussi une nation de cinéma. Nous poursuivrons avec ardeur durant l’année qui s’ouvre, par des choix clairs, forts, et un travail au plus près du terrain.
Oui, c’est bien par notre travail et notre engagement que nous pourrons nous donner les moyens de nos aspirations pour aujourd’hui et de nos ambitions pour demain.
*
Mes chers auditrices et auditeurs,
Soyons cette génération de bâtisseurs.
Pour tout cela, je forme pour nous tous, des vœux d’unité, des vœux d’audace, des vœux d’ambition collective, et des vœux de bienveillance. Des crises, mes chers auditeurs, ensemble, nous en avons tant surmontées. Je nous sais capables de relever celles qui sont devant nous et d’être cette génération qui a la responsabilité de refonder le cinéma et ses industries pour les transmettre plus fortes, plus belles, plus justes à nos enfants.
Ensemble, nous allons réussir.
Et c’est fort de cette confiance que je vous présente tous mes vœux pour cette année nouvelle.
Vive En Attendant Godard.
Vive le Cinéma.
_________
Emission également disponible sur le tube:
________
TOP PARADE 2022
Émission rapido presto best & worst of 2022. Liste des camarades ci-dessous.
El Comandante et le Doc Erwan sont passés chez Le Cinéma est mort.
Part I, le cinéma français.
Part II, le reste.
________
THOMAS « EL COMANDANTE »
TOP
Sans hiérarchie,
Apollo 10½: A Space Age Childhood (Richard Linklater)
La Légende du Roi Crabe – Re Granchio (Alessio Rigo de Righi et Matteo Zoppis)
Jackass Forever (Jeff Tremaine)
Ponniyiin Selvan : 1 (Mani Ratman)
Ambulance (Michael Bay)
Il Buco (Michelangelo Frammartino)
Top Gun: Maverick (Joseph Kosinski)
RRR (S.S. Rajamouli)
La Petite Bande (Pierre Salvadori)
As Bestas (Rodrigo Sorogoyen)
Irma Vep – The Serie (Olivier Assayas)
Russia 1985–1999: TraumaZone : What It Felt Like to Live Through The Collapse of Communism and Democracy (Adam Curtis)
Au cœur des volcans - Requiem pour Katia et Maurice Krafft (Werner Herzog)
FLOP
Maigret (Patrice Leconte)
Texas Chainsaw Massacre (David Blue Garcia)
Athena (Romain Gavras)
The Northman (Robert Eggers)
Blonde (Andrew Dominik)
Everything Everywhere All at Once (The Daniels)
Point comédie francaoui : Menteur + Super-héros malgré lui
DOC ERWAN
2- As Bestas
3- Vortex
5- Dédales (ex-aequo avec La Légende du roi crabe)
6- Armageddon Time
7- Les Nuits de Masshad
8- Licorice Pizza (ex-aequo avec Enquête sur un scandale d'état)
10- Nightmare Alley (ex-aequo avec Bruno Reidal)
et mon flop :
1- Blonde
2- Athena
3- The Northman
MATHIEU « IL PADRINO »
Top Gun : Maverick (seul film vu cette année)
THIBAUT « CARREMENT FLEURET »
sans ordre particulier :
As Bestas
Barbarian
Bruno Reidal
JUSTEEN
un top/flop précis concis
Un top 3 (sans hiérarchie)
Severance
Apollo 10 1/2
Pacifiction (j'y pense tout le temps malgré une heure en trop)
Un flop 3
The Northman
The Batman
Unrest (Cyril Schaüblin)
Attentes qui se sont avérées bien décevantes : Red Rocket et Leila et ses frères.
Non attentes qui se sont révélées bien plaisantes : EO et Crime of the future.
Beaucoup vu de docus sur Arte lors de mes nombreuses heures de tricot et très apprécié Becoming Marilyn de Michèle Dominici.
Last but not least : j'ai perdu mes deux séries préférées de ces dernières années, Atlanta et Better Call Saul, dont les ultimes saisons étaient des chants du cygne.
SIMON D. "L'ANCIEN"
Top
1.Juste sous vos yeux (Hong Sang-soo)
2.Au cœur des volcans : Requiem pour Katia et Maurice Krafft (Werner Herzog)
3.Il Buco (Michelangelo Frammartino)
4.Licorice Pizza (Paul Thomas Anderson)
5.Contes du hasard et autres fantaisies (Ryusuke Hamaguchi)
6.La nuit du 12 (Dominik Moll)
7.Enquête sur un scandale d’état (Thierry de Peretti)
8.Viens je t’emmène (Alain Guiraudie)
9.As Bestas (Rodrigo Sorogoyen)
10.Vortex (Gaspar Noé)
De belles ou intéressantes choses aussi dans : Pacifiction, Inexorable, Soy Libre, Alerte rouge, Blonde, Beyond the Infinite 2 Minutes, Vitalina Varela, Hunt, White Noise
Flop
1.Top Gun
2.Athena
3.The Green Night
4.Destruction Babies
5.X
6.Scream 5
7.Ambulance
8.The Batman
9.The Northman
10.Beast / Prey
DOCTEUR JB
Top :
10. Deadstream (Joseph et Vanessa Winter)
9. White Noise (Noah Baumbach)
8. Trois mille ans à t'attendre (George Miller)
7. Pinocchio (Robert Zemeckis)
6. The Green Knight (David Lowery)
5. Au cœur des volcans - Requiem pour Katia et Maurice Krafft (Werner Herzog) ex-aequo avec The Tragedy of MacBeth (Joel Coen)
4. As Bestas (Rodrigo Sorogoyen)
3. Barbare (Zach Cregger)
2. Glass Onion (Ryan Johnson)
1. Top Gun : Maverick (Josef Kosinski)
Flop :
3. Scream (Matt Bettinelli-Olpin et Tyler Gillett)
2. Massacre à la tronçonneuse (David Blue Garcia)
1. Nope (Jordan Peele)
Hors-film :
Elden Ring (From Software) (ben oui, fallait bien un truc de bébé quand même!)
