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Émission

En Attendant Godard

12.07: Défaites ci faites ça

Animé par El Comandante Thomas, Thibaut, Doc Erwan | Ulysse et Margot à la technique

Il ne peut à mes yeux y avoir de"cinéma politique" qu'à la condition que les questionnements politiques qui sous-tendent les films portés par une"forme", par le plein déploiement des techniques cinématographiques. Il n'existe pas de technique ou de forme cinématographique qui serait "neutre" en soi et que l'on pourrait utiliser indépendamment de son sujet. Il existe seulement des techniques qui nous paraissent "neutres" ou"naturelles", qui sont ressenties comme telles. Mais l'idée qu'il faille pendant un film taire sa construction est elle aussi tout sauf "neutre", elle est une décision, voire une prise de position.

Cela devient particulièrement problématique lorsque des réalisateurs prétendent exprimer un point de vue politique dissensuel avec les outils du cinéma industriel ou de la télévision. Ils utilisent alors, souvent par pure inconscience, des techniques et des processus narratif spolitiquement déterminés - au service du capitalisme - qui annihileront toujours in fine la portée contestataire de leurs films. J'ai beaucoup de mal à comprendre comment, quand on se prétend cinéaste "engagé" ou "politique", on peut fabriquer un cinéma qui utilise les codes dominants, griffithiens, les codes de "nos" adversaires. Il n'y a pour moi rien de plus incongru qu'un film comme Bowling for Columbine de Michael Moore, qui s'abaisse au plan formel et narratif au niveau dela pire télévision... Ce cinéma-là, comme celui de Ken Loach, a peut-être un impact à court terme sur le spectateur, mais n'est-ce pas superficiel ? C'est en voulant imposer des (res)sentiments, en contraignant la réflexion, en cherchant à ce que les spectateurs aient une "prise de conscience", que ce cinéma reste griffithien.



Au programme cette semaine:

- Nos Défaites, de Jean-Gabriel Périot. Peut-on encore faire du cinéma militant ?

- Joker, de Todd Philips. Le réal des Hangover qui fait un film "politique". ça vaut le pataquès ?

- Sœurs d'Armes, de Caroline Fourest. Le film de propagande qui dessert sa cause, c'est ça l'esprit Charlie.

Il vaut mieux revoir 1000 fois ça.


Le 10 novembre, on va vous prouver qu'on ne se laisse pas acheter.


Coups de cœur:

Thomas: Mario Bava, Le Magicien des couleurs (Gérald Duchaussoy et Romain Vandestichele) + The Righteous Gemstones (Danny McBride - HBO)

Thibaut: Metropolis (Fritz Lang), le montage avec la musique de Giorgio Moroder.

Carla: Il Etait une fois le Bronx (Robert de Niro)

Doc Erwan: Filming Othello (Orson Welles)


PLAYLIST

PREGENERIQUE / Extrait du Sang et deslarmes

COCKNEY REJECTS / Fighting in theStreets

BIJI / YPG Soresa Wasakoni

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