MARSSALA :
"J'ai toujours été très friande de musique, j'ai des goûts très éclectiques et j'adore aller à des fêtes. Encore adolescente, je m'intéressais déjà au métier de DJ. En 2019, je suis entrée à l'université et j'ai eu 18 ans, j'ai donc eu accès à un tout nouveau monde où j'ai pu rencontrer de nouvelles personnes. Là, je suis entrée en contact avec des DJs et, début 2020, j'ai suivi mon premier cours de mix avec l'un d'entre eux. Depuis, j'ai continué à étudier, à développer mes compétences et mes recherches, à rencontrer des gens cool, à assister à des soirées, à participer à des groupes d'étude, à partager mon son avec des podcasts et j'ai intégré des collectifs en tant que résidente."
Le set :
"Ce set est né un froid dimanche soir, chez moi. Je n'avais rien à faire et j'ai décidé de me mettre à l'aise et au chaud dans mon lit. J'ai assemblé des morceaux de façon à créer une atmosphère baignée de deep house, très légère et dansante, un bon exemple de ce que j'aime écouter pour me détendre."
Des modèles d'artistes femmes ?
"La première artiste qui m'inspire beaucoup est Carol Mattos, DJ brésilienne habitant Belo Horizonte. C'est une grande référence en dark disco. La deuxième est Nikkatze, de São Paulo. Elle est actuellement ma professeure et a également une recherche musicale très riche que j'apprécie vraiment et que j'aime écouter. Dernièrement, elle a été une grande source d'inspiration pour moi. Cependant, puisqu'on parle d'un set house, je ne peux pas ne pas parler de Honey Dijon, qui est certainement une légende de la musique électronique actuelle, j'apprécie vraiment son travail."
Passées une centaine d'émissions sur C Lab, il a bien fallu se rendre à l'évidence : les femmes manquent cruellement à nos micros. Sur les 35 émissions réalisées l'année dernière, seulement quatre DJs femmes... Un constat qui fait mal à la scène bretonne, pourtant super-active et fière de l'être.
Cette année, afin de commencer à notre niveau, local et associatif, à contrer cette tendance structurelle de manque de visibilité des artistes femmes qui se reflète, bien malgré nous, dans notre programmation, nous avons décidé de lancer une émission mensuelle dédiée exclusivement à des femmes DJs. RDV le premier vendredi du mois.
Remercions spécialement le webzine PWFM qui nous confie gracieusement pour illustrer ce programme le logo de sa branche féministe, Provocative Women For Music. On ne pouvait pas rêver meilleur visuel que celui conçu par Théo Baize, alias Hello Hello Theo, pour imager notre volonté commune de rendre visible ce qui est trop souvent tu ou ignoré dans une culture phallo-centrée : le talent féminin. Un grand merci à elleux, on vous invite à aller découvrir leur nombreux projets visant à fédérer les femmes de la musique électronique.