Nos plus fidèles auditeurs et auditrices se rappellent sans doute de la voix d’Elsa, animatrice d’Électro Lab pour la saison 2018-2019. Quand cette passionnée de son désormais installée à Paris n’est pas à semer le sheitan dans les afters de la capitale ou à bosser sur son nouveau projet radio Around the sound, dont vous pouvez écouter les podcasts sur le site de C Lab, elle met la main aux platines pour partager ses dernières découvertes.
Elle a surtout joué pour les potos à l’apéro ou en soirée, certains se rappellent encore d’une performance de six heures à un nouvel an ! Si, si, certains s’en rappellent promis. Mais elle a aussi eu l’occasion de faire des scènes sympa à Lyon à l’invitation de Multiversal Records - MVR, ou au festival Melting' Dub à Lamballe.
Son set :
"On est sur une majorité de sonorités acid, elles habillent et rendent cohérent le tout. Sinon on est sur une deep house / minimale un peu pitchée. Et puis 2-3 tracks breakbeat. D’ailleurs, j’ai vraiment trouvé ça hyper intéressant à mixer. C’est pas facile à intégrer mais en même temps super satisfaisant quand tu parviens à trouver la combinaison qui rend bien.
Sinon alors pour la construction du set, c’est une track qui a déterminée toutes les autres. J’ai écouté l’EP de Kizoku son dernier, et je me suis mise à naviguer autour de l’artiste, pour construire mon set. Une fois que j’ai eu une trentaine de tracks, je me suis lancée, sans prévoir d’ordre dans les tracks. Je connaissais la première que je voulais passer, et la dernière. Le reste à l’impro."
Des modèles d'artistes femmes ?
"- Kampire : DJ ougandaise talentueuse et repérée par les Nyege Nyege Tapes (même ambassadrice aujourd’hui). J’aime bien sa vibe, elle va partout, très créative.
- Bambii : DJ canadienne, pour ses sets bien jump, saveurs hip hop et basses bien lourdes.
- Sama Abdulhadi : DJ palestinienne, pour son exploration dans le deep underground. Puis pour tout ce qu’elle peut représenter en étant une artiste indépendante dans le monde arabe.
- Yaeji : DJ et productrice new yorkaise, mais qui a vécu la grande majorité de sa vie en Corée du Sud. Je l’aime surtout pour ses productions en forme de pop déstructurée
- Mina : DJ londonienne qui mixe du dancehall. Genre que j’affectionne particulièrement mais complexe de trouver une véritable bonne playlist et de la maîtriser.
Comme ça, ça te fait une artiste que je love par région du monde."
Passées une centaine d'émissions sur C Lab, il a bien fallu se rendre à l'évidence : les femmes manquent cruellement à nos micros. Sur les 35 émissions réalisées l'année dernière, seulement quatre DJs femmes... Un constat qui fait mal à la scène bretonne, pourtant super-active et fière de l'être.
Cette année, afin de commencer à notre niveau, local et associatif, à contrer cette tendance structurelle de manque de visibilité des artistes femmes qui se reflète, bien malgré nous, dans notre programmation, nous avons décidé de lancer une émission mensuelle dédiée exclusivement à des femmes DJs. RDV le premier vendredi du mois.
Remercions spécialement le webzine PWFM qui nous confie gracieusement pour illustrer ce programme le logo de sa branche féministe, Provocative Women For Music. On ne pouvait pas rêver meilleur visuel que celui conçu par Théo Baize, alias Hello Hello Theo, pour imager notre volonté commune de rendre visible ce qui est trop souvent tu ou ignoré dans une culture phallo-centrée : le talent féminin. Un grand merci à elleux, on vous invite à aller découvrir leur nombreux projets visant à fédérer les femmes de la musique électronique.