Elena : C’est le 2 mai que Guillaume Meurice a appris sa convocation à un entretien préalable au licenciement par Radio France. On reproche à l’humoriste la réitération d’une blague, qualifiant Benyamin Nétanyahou de “nazi sans prépuce”, alors pourtant que le parquet de Nanterre avait prononcé le 18 avril dernier le classement sans suite de la plainte visant l’humoriste pour “provocation à la violence et à la haine antisémite” et “injures publiques à caractère antisémite”. C’est le sujet de la revue de presse du jour, présentée par Milad.
Pourquoi donc Charline Van Hoenecker avait dédié son émission “Le Grand Dimanche Soir” à Guillaume Meurice, laissant son fauteuil vide, comme l’explique Libération, dans un article où l’on apprend également la démission de Djamil le Shlag en direct.
Libération s’intéresse en effet tant à la suspension de Guillaume Meurice pendant 2 jours, qu’à celle de Djamil le Shlag au caractère définitif, entendez par là que celui-ci quitte définitivement la station, prévenant ainsi les auditeurs et les spectateurs du studio 106 : “C’était ma dernière chronique”. Celui-ci aura devancé la direction de Radio France avant de reprendre la blague de Guillaume Meurice qui a fait tant couler d’encre, et cité par Libération : “Perso, je ne voix pas ce qui est choquant à comparer Nétanyahoiu à une sorte de nazi sans prépuce. Cette phrase n’est pas offensante et je sais de quoi je parle, moi même je n’ai pas de prépuce” avant de continuer plus loin ; “Dans cette station, je ne me sens plus dans mon safe space”.
Elena : Et cette émission de dimanche n’était que l’acte un du soutien des journalistes de l’antenne à Guillaume Meurice.
Oui parce qu’au delà de ses collègues de l’émission, on apprend dans un article du Monde que suite à cette suspension, les syndicats de Radio France appellent à la grève dimanche prochain demandant, je cite “la fin de la répression de l’insolence et de l’humour” et “la réaffirmation sans limites de la liberté d’expression sur ses antennes. Un article qui rappelle que le service public et sa diversité est menacé de toute part, notamment avec je cite “la mise en place d’une gouvernance unique pour l’audiovisuel public, dont France Télévisions et Radio France, projet de la ministre de la culture, Rachida Dati”.
Un autre soutien, qui surprend davantage, est révélé dans les colonnes du Figaro, celui du très controversé Gaspard Proust, humoriste instable d’Europe 1. Voilà deux noms que l’on imagine peu côte à côte mais que Figaro met sur le même banc “Gaspard Proust prend la défense de Guillaume Meurice. Conclusion du premier “Autant interdire tous les spectacle d’humour”. Celui-ci en profite également pour régler ses comptes avec ses détracteurs en passant. Figaro le cite ainsi “Si je résume la situation : Guillaume Meurice ne peut pas être antisémite car, voyons, ce sont des blagues. Mais Proust serait nécessairement raciste, car, écoutez donc ses blagues”. Le Figaro n’ira pas dire ici que Gaspard Proust manque peut-être de finesse, mais utilise un concept parfois douteux, le syllogisme.
En parlant de syllogisme, Le Point nous en fait un beau, en comparant le cas récent de Jean- François Ach(k)illi et Guillaume Meurice, par le biais de son journaliste Olivier Ubertalli. Celui-ci questionne ce qu’il appelle “les drôles de choix en matière de ressources humaines de Sibyle Veil”. En résumé, ce dernier ne comprend pas pourquoi, alors que les deux journalistes ont fait récemment polémique, est-ce seulement Jean-François Achilli qui a dû quitter la station, quitte à laisser paraître une certaine frustration, celle du non licenciement de Guillaume Meurice dès le mois d’octobre.
Elena : Et pour terminer cette revue de presse, un petit clin d’oeil…
Un clin d’oeil au goût de cyclone. Une colère du site La-bas si j’y suis, éponyme de l’émission de Daniel Mermet qui disparut en 2014 sur fond de “peut-être qu’elle allait trop loin”. L’occasion d’élargir le soutien de Guillaume Meurice aux anciens journalistes ayant collaboré avec l’émission qui sera resté un quart de siècle à l’antenne, et qui font l’objet par la direction de Radio France de ce qui ressemble à une chasse aux sorcières. C’est ainsi la “grosse colère” du site de La-bas. Quatres noms à retenir, qu’on n’entendra plus sur France Inter l’année prochaine, déjà bien relégués aux heures creuses : “Virée Charlotte Perry et son émission du samedi soir, viré Antoine Chao et “C’est bientôt demain”, son reportage hebdo, virées les chroniques d’Anaëlle Verzaux “Le jour où”, virés les grands voyages mensuels de Giv Anquetil”. Une anaphore, lourde de sens, mais pas d’inquiétude, chers amis journalistes, moi aussi ici, on ne m’entendra plus l’année prochaine sur la station.