Le 8 mars, c'est la journée internationale de lutte pour les droits des femmes.
Au départ, cette journée du 8 mars s’ancre dans les luttes ouvrières et les nombreuses manifestations de femmes réclamant le droit de vote, de meilleures conditions de travail et l’égalité entre les hommes et les femmes. Ce sont alors des évènements marquants, qui ont agité l’Europe et le monde occidental, au début du XXe siècle. En 1910, lors de la conférence internationale des femmes socialistes, on entend pour la première fois le terme de "Journée internationale des femmes". C'est Clara Zetkin, enseignante, journaliste et femme politique allemande qui participe à inscrire cette lutte dans une perspective révolutionnaire. Ce n'est qu’à partir de 1917, avec la grève des ouvrières de Saint Pétersbourg, que la tradition du 8 mars se met en place. Après 1945, la Journée internationale des droits des femmes devient une tradition dans le monde entier.
C Lab a souhaité soutenir cette journée internationale de lutte en faisant ce qu'elle sait faire de mieux : vous proposer des émissions et une programmation musicale de qualité.
L'équipe de l'émission féministe Le Retour de Vénus s'est associée au programmateur musical de C Lab pour vous concocter une sélection musicale représentative de la diversité et de la richesse créative des artistes femmes, artistes trans et non-binaires, d'hier et d'aujourd'hui. Quelques morceaux que nous avons sélectionné ont été choisi en raison de leur haute portée politique et de leur ancrage dans des mouvements sociaux féministes et/ou queer.
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FUNK & DISCO
MFSB - Love is the message
Le titre "Love is the message" est un monument de l’histoire de la scène ballroom!
Les balls sont de grands concours de danse et de travestissement, ou toutes les catégories de la société peuvent être performées sur des critères de genre, de race (sociale), ou encore de classe sociale. Il s'agit pour chacun des performeurs et perforeuses d'incarner avec le plus de realness (vraisemblance), une catégorie de la société blanche. Ce sont des espaces protégés, où des personnes discriminées par la société blanche cis-hétéro-normative peuvent prendre l’espace et un certain pouvoir. Dans ces balls, on danse notamment le voguing, une danse née dans les années 1970-1980. Le voguing s’incarne dans le son house et se pratique alors dans des clubs gays fréquentés par des personnes trans' et des homosexuels latino-américains et afro-américains, essentiellement à New York.
Le titre que le Retour de Vénus a choisi de vous faire écouter aujourd’hui, c’est Love Is The Message, du groupe MFSB, un morceau emblématique, présent dès le début dans les ballroom de l’époque et encore très joué sur la scène ballroom actuelle!
Betty Davis - 70's blues
Betty Davis est incontestablement l’une des grandes détonations funk et soul des années 70!
Née en 1945 en Caroline du Nord, c’est à 16 ans qu’elle quitte la ferme familiale pour New-York. Elle y découvre notamment le Greenwich Village, haut lieu de bouillonnement culturel et de rencontres! Celui-ci aura une influence déterminante sur son parcours artistique. Dès lors, elle commence à écrire quelques titres en parallèle de jobs alimentaires. La chanson Uptown in Harlem enregistrée en 1966 par The Chamber Brothers est l’une de ses premières créations. Betty Davis est l’autrice de la plupart des chansons qu’elle interprète, produit et arrange elle-même. A cette époque, elle est aussi la première mannequin noire à défiler. Son premier album éponyme, sort en 1973 et contient des morceaux sulfureux, sexuellement très explicites. Betty Davis fait alors scandale. Le NAACP (National Association for the Advancement of Coloured People, Association pour le progrès des gens de couleur) lui signifie qu’elle représente une « honte » pour les noir·es américain·es. Des groupes religieux manifestent à ses concerts, et plusieurs d’entre eux doivent alors être annulés. L’année suivante, en 1974, paraît un autre opus, Nasty Gal. C’est de cet album qu’est tiré le très sexy-groovy 70’s blues que Le Retour de Vénus vous présente aujourd’hui.
Patrice Rushen - Haven't you heard
Vous connaissez peut-être Patrice Rushen pour le célèbre Forget Me Nots de 1982 repris par Will Smith en 1997 pour la BO du film Men in Black !
Patrice Rushen est une chanteuse, autrice, pianiste et directrice musicale afro-américaine née en 1954 à Los Angeles. Elle commence sa carrière dans le jazz, pour petit à petit, glisser vers des vibes plus soul et r’n’b, en passant par des titres résolument funk. Son premier album, paru en 1978, est complètement pensé, produit, interprété et arrangé par la jeune artiste, fait rare pour une artiste femme à cette époque. Malgré une industrie musicale parfois hostile (« pour y arriver, j’ai quand même dû fournir des efforts supplémentaires, car certaines personnes estimaient que je n’allais pas être à la hauteur ») Patrice Rushen est très entourée par ses proches ce qui la pousse à continuer sur cette voie. Aujourd’hui, Patrice Rushen est enseignante à la University of Southern California à Los Angeles. On y enseigne la musicologie, l’histoire de la pop music, hors des sentiers battus, pour des musicien·nes désireux·ses de ne pas suivre les programmes standardisés d’enseignement du jazz ou de la musique classique.
Le morceau que nous avons sélectionné pour vous c’est Haven’t you Heard! Un gros succès en 1980 qui nous donne toujours furieusement envie de danser!
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PUNK & ROCK
Bikini Kill - Rebel Girl
Comment proposer une programmation musicale spéciale pour le 8 mars sans parler des bikini girl et du mouvement riot grrrl. Le groupe est emblématique du mouvement de par son propos féministe et radical : elles vont influencer de nombreux autres groupes punk rock comme les Pussy Riot qu’on écoute aussi sur C-Lab, bien entendu ! Le mouvement riot grrrl c’est un état d'esprit avant tout : il émerge dans les années 90 aux Etats-Unis alors que le punk est considéré comme viril. Elles dénoncent les violences sexistes et sexuelles et le racisme. Au-delà de la musique c’est toute une contre-culture qui s’organise avec des conférences et des actions politiques où elles proposent des espaces en non-mixité. On écoute tout de suite Rebel Girl.
Pussy Riot - Make America Great Again
Le groupe punk riot girl originaire de Moscou est particulièrement connu pour ses performances artistiques pour promouvoir les droits des femmes. En 2012 trois membres du groupe sont condamnées à deux ans d’emprisonnement en camp de travail pour une action jugée profanatoire dans une église orthodoxe (la "prière punk”). En 2016 sort le clip Make America Great Again, un clip d’anticipation qui imagine les Etats-Unis sous Trump. Nadejda Tolokonnikova explique dans le Time que leur objectif était de “montrer que les paroles de Trump ne sont pas seulement des mots mais qu’elles mènent à la violence”.
Le Tigre - deceptacon
Le Groupe Le Tigre fondé en 1998 avec la chanteuse Kathleen Hanna (qu’on retrouve comme chanteuse du groupe Bikini Kill) sort en 1999 le titre Deceptacon avec l’objectif de faire danser, tout en revendiquant des opinions féministes radicales. Le morceau fait le tour du monde et il est aujourd’hui qualifié de légende de l'électro clash. C’est donc un grand classique que l’on écoute sur C-Lab.
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POP
Canine- Sweet Sway
Canine, de son vrai nom Magali Cotta, compositrice et chanteuse française est également metteuse en scène. Dune, est le premier album ambitieux et envoûtant que la chanteuse nous offre. D’une part, par les voix transformées et androgynes et de l’autre ses performances scéniques déjà très remarquées. Un album où la chanteuse, accompagnée de son collectif féminin, dénonce un monde où l’hypersensibilité et sa quête de spiritualité sont tabous. Sweet Sway, c’est le premier single où l’on découvre pour la première fois le visage de la chef de meute. Ambitieuse sur l’image, elle confirme la puissance de son personnage dans ce morceau.
Silly Boy Blue -The fight
Ana Benabdelkarim, l'ex-chanteuse du groupe Pégase a sorti en 2018 son premier EP But You Will sous le pseudo Silly Boy Blue, en référence à un titre de Davie Bowie. Elle est l'un des nouveaux visages de la scène musicale française, trouvant ses influences autant chez Lana Del Rey que chez Elliott Smith. Avec son morceau The Fight, la jeune française met en avant les moments de sa vie où beaucoup de femmes l’ont soutenu tout au long de son projet musical. Un morceau qui s’inscrit dans un registre aussi mélancolique que poétique.
Charlotte Cardin - Meaningless
Après nous avoir envoûtés avec le single Daddy, la chanteuse et compositrice Charlotte Cardin, nous propose de découvrir Meaningless. Un morceau aux sonorités pop, qui met en avant un l’amour, tout en montrant les côtés les plus sombres de ce sentiment. Le mois prochain, la chanteuse sortira son premier album Phoenix.
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RAP / HIP-HOP / R'N'B
M.I.A - Bad Girls
Matangi, c’est le quatrième album de Mathangi Arulpragasam aka M.I.A. Avec le single Bad Girls, la rappeuse britannique impose son style et son flow qu’on peut également retrouver dans le clip. Joliment orchestré, le clip tourné en plein dans le désert marocain, représente des femmes saoudiennes au volant de voitures. À l’époque, les femmes d’Arabie Saoudite n’avaient pas encore le droit de conduire. Un titre engagé, dont les paroles "live fast, die young, bad girls do it well" ont un écho émancipateur.
Lizzo- Truth hurts
Nourrie de funk (tendance Aretha Franklin et Missy Elliott), la chanteuse Lizzo, de son vrai nom Melissa Viviane Jefferson, commence sa carrière en 2013 avec son premier disque Lizzobangers. L’année suivante, elle collabore avec des artistes de renom, comme l’emblématique Prince ou les groupes britanniques Clean Bandit et Bastille. Elle avait déjà conquis.es le monde entier avec son album Juice, sur l’acceptation de soi. En 2019, avec son morceau Truth Hurts, elle souhaite montrer que chaque femme est forte et géniale à sa façon.
Ana Tijoux-1977
La rappeuse franco-chilienne, Anna Tijoux, c’est le mélange d’une jeune femme déterminée, luttant avec classe et féminisme assuré contre le patriarcat, le fascisme ou encore le colonoalisme du gouvernement chilien. En 2007, elle sort son premier album solo, mais c’est deux ans plus tard qu’elle se fait connaître avec l'album 1977, année de sa naissance. Dans cet album, elle y raconte son enfance, son adolescence et ses influences hip-hop et reggae.
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MUSIQUES ÉLECTRONIQUES
La Fraicheur - The movements
Vous avez peut-être pu découvrir La Fraîcheur au festival des Transmusicales à Rennes en 2019. Elle s’est imposée comme référence techno internationale tout en affirmant le caractère éminemment politique de ses sons. Dans de nombreuses itw elle déclare “je veux utiliser le moment de la danse pour infuser un peu de réveil politique”. The Movements est un titre de son album Self Fulfilling Prophecy où l’on entend la voix samplée d’Angela Davis, militante pour les droits de l’homme, féministe et communiste née aux Etats-Unis en 1944. Elle a fait partie des black panthers fondé en 1966 et a été candidate entre 1980 et 1984 à la vice-présidence des Etats Unis pour le parti commuiste. Ce titre m’a semblé plus qu’adéquat pour cette journée internationale de lutte pour les droits des femmes.
Irène Drésel - Veil
L’artiste plasticienne et productrice Irène Drésel qualifie elle-même sa techno de “florale”, un terme qui peut surprendre mais qui semble pour autant parfaitement être parfaitement associé à son style. Ancienne étudiante des Beaux-Arts des Gobelins, elle passe aussi sur scène avec une scénographie minutieusement travaillée. Le titre Veil est issu de son premier album Hyper Cristal, sorti en 2019, qu’on vous invite chaudement à écouter !
Sara Zinger - Closer
DJ et productrice, l’artiste Sara Zinger, jeune Dunkerquoise, a trimballé ses valises à Londres et Paris avant de s’installer à Marseille. Elle est lauréate du BPM Contest 2017 mais aussi tremplin électro soutenu par la Sacem. A Rennes, on la découvre en 2018 aux Transmusicales puis à nouveau en 2019 au festival Maintenant. Closer est un des titres de son album éponyme sorti en 2017 produit avec Wielki.
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SCÈNE LOCALE
Praa - Won’t forget ‘bout you
C-Lab a pour coutume de soutenir l’émergence des artistes de la scène locale et Praa n’a pas échappé à notre radar des coups de cœur. En 2018 elle a fait ses premières transmusicales avec le projet Praa programmé à l'Étage. Sa musique est fraîche, pétillante avec de nombreuses influences des années 90, surtout issues de la culture soul et folk américaine. Son titre “Won’t Forget ‘Bout You” que l’on écoute sur C-Lab sorti en 2019 parle de harcèlement de rue. Elle explique sa démarche sur son compte Instagram ThisisPraa “Tu sais, même si la version studio est très pop et sucrée, en vrai, la chanson parle d’un énième sale type qui a oublié ses bonnes manières en me crachant une remarque bien crade un soir d’été dans une ruelle sombre. Il m’a zappé dans la minute, moi je ne l’ai jamais oublié.” Elle nous rappelle avec cette chanson de ne jamais sous-estimer le pouvoir des mots.
Joanna - Séduction
Les rennais.es découvrent l’artiste Joanna pour la première fois sur scène en octobre 2018 avec le titre Séduction. Tout d’abord présentée comme une artiste célébrant l'amour, les femmes et leurs féminités, elle affirme depuis sur les réseaux sociaux et dans les interviews le caractère politique de ses sons. Elle témoigne à plusieurs reprises comme sur General Pop : « à mes débuts, j’ai eu ce sentiment de me prendre un mur en tant que femme et artiste ». Son premier EP “Venus”, est empreint de cette lutte avec par exemple ses titres Mâle Alpha ou encore Pétasse.
Laura Perrudin - The ceiling’s Maze
Laura Perrudin est originaire de Rennes, elle est musicienne, chanteuse, compositrice et productrice. La 39eme édition des Transmusicales en 2017 est l’occasion de découvrir sa harpe chromatique et électrique, un instrument extrêmement rare (seules 4 personnes en jouent dans le monde !). Elle étudie au Conservatoire de Rennes la harpe classique et plus tard elle rencontre le luthier Philippe Volant qui lui confectionne sur-mesure la fameuse harpe rare. Son album Poisons & Antidotes dont est issu le morceau The ceiling’s Maze est sorti en 2017. En 2020 elle sort Perspectives & Avatars sous le label Laurent Carrier Diffusion.
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ENGAGÉ
Brigitte Fontaine - Patriarcat
Comment faire une journée spéciale 8 mars, sans parler de la grande Brigitte Fontaine! Originaire de Morlaix, Brigitte Fontaine s’est d’abord essayé au théâtre avant de se plonger dans la musique! Elle a toujours cultivé un répertoire en marge du star-système et des lois de l’industrie musicale. Même si elle ne se considère pas comme féministe, Brigitte Fontaine nous livre ici un morceau coup de poing comme la strucure patriarcale. On adore sa malice et sa clairvoyance quand elle dit, dans les paroles : « il n’y a pas d’homme de gauche, quand il s’agit de femmes. » Sa pensée est radicale, anti-militariste et anti-patriarcale, sa pensée est drôle, intelligente et poétique. On vous conseille vivement de vous plonger ou de vous (re)plonger dans son oeuvre, car Brigitte Fontaine est tout sauf une illuminée excentrique comme les médias ont pu parfois la caricaturer. Avant de l’écouter on peut citer Benoit Mouchart qui a écrit et publié une monographie sur Brigitte Fontaine en 2020 : « En cette période de formatage des idées, s’écarter du troupeau en affichant sa différence est un danger permanent, et l’on préfère coller un masque de clowns à certains perturbateurs plutôt que de les considérer pour ce qu’ils sont : de violents signaux d’alarme contre l’anormalité de la « normalité ». C’est parti, on écoute tout de suite Brigitte Fontaine avec son morceau “patriarcat”.
Backxwash - You like my body the way it is
Avec Deviancy, la rappeuse queer canadienne originaire de Zambie Backxwash signe un deuxième album abrasif. Ashanti Mutinta de son vrai nom, y confie tout ce qui est important à ses yeux à savoir la sorcellerie, l’identité de genre, et le fait de lutter contre les oppresseurs et de surtout, SURTOUT, ne jamais s’en excuser. Pour Backxwash la musique a quelque chose de thérapeutique en même temps qu’elle permet d’exprimer une colère saine et légitime. Ce qu’elle appelle « un beau désastre » est pour nous une très belle réussite! Sincère, puissant, radical. Comme un cri dans la nuit qui nous rappelle que nous sommes vivant·es. Un rap « dans ta face » comme elle aime à l’appeler, qui conte une histoire éminemment intime et politique.Le beat de You Like My Body the Way It Is, le titre que nous voulions vous partager aujourd’hui, vient du piano de Birldand, une chanson de Patti Smith qu’on retrouve sur le légendaire album Horses. Un disque que Backxwash considère comme très important dans son contact avec la littérature féministe.
Anne Sylvestre - Non, tu n'as pas de nom
Anne Sylvestre, de son vrai nom Anne-Marie Thérèse Beugras, est une chanteuse, autrice, compositrice et interprète française, née en 1934 à Lyon.
Elle disparait au mois de décembre 2020, à 86 ans, laissant derrière elle une oeuvre remarquable. Anne Sylvestre, vous la connaissez peut-être pour ses titres à destination des enfants ou pour ses apparitions télé dans les années 60’s/70’s, aux cotés des plus grand·es de l’époque, Barbara, Brassens, Moustaki, Lapointe…Mais Anne Sylvestre nous offre aussi tout un héritage féministe avec des morceaux tels que Une sorcière comme les autres, Petit bonhomme, ou encore Juste une femme que le Retour de Vénus avait déjà diffusé à l’antenne, pour lui rendre femmage en novembre dernier. Ici, c’est le morceau Non, tu n’as pas de nom que nous avons choisi de vous partager. Un titre politique puisque engagé dans la défense du droit à l’avortement. Un titre de 1988 paru sur l’album Gémeaux Croisées qui est un vrai rempart contre la bêtise et la haine distillée, encore aujourd’hui, par les partisan·es des traditions et de la famille nucléaire hétéronormative.
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CHANSON FRANÇAISE / FRANCOPHONE
Louisadonna - A deux
Vous la suivez peut-être sur Instagram, c’est une activiste féministe multi-casquette qui se fait appeler Louisadonna et qu’on a le bonheur de vous présenter sur C Lab à l’occasion de cette journée spéciale du 8 mars! Multi-casquette c’est peu de le dire, puisque Louisadonna est psychologue pour les femmes victimes de violences et pour les personnes LGBTQI+, mais aussi autrice, compositrice et productrice ! Dans son premier titre « A deux », Louisadonna se met dans la peau d’une meuf hétéro qui s’adresse directement à un partenaire sexuel qui n’a pas l’air de comprendre le sens du mot "partage". La pop fleurie et acidulée du morceau contraste avec des paroles très claires et directes qui viennent mettre à mal la culture du viol et qui abordent sans détours le consentement, le vrai, mais aussi le plaisir de la masturbation! On vous conseille de mater le clip, hyper esthétique, avec plein de fleurs-vulves et de vibros dedans!
Bonnie Banane - L'appétit
Une espièglerie, du R’N’B aux influences jazzy, une voix chaude, enveloppante, des textes plein d’humour qui n’enlève rien au mordant du propos, autant de qualificatifs qui peinent à rendre compte de l’immense talent de Bonnie Banane (oui, nous sommes intenses!)
D’autres diront « une Brigitte Fontaine sous LSD ». Un parallèle flatteur pour Bonnie Banane, elle-même fan de la grande Brigitte, cette éternelle punk de la chanson française.
« C’est par le jeu que je rentre dans la musique » dit-elle au micro de France Culture en décembre dernier. Elle est effectivement de celleux dont le talent est égal à la capacité de rester un·e enfant au fond de soi, un·e explorateur·ice, un·e chercheur·se, pour le plus grand plaisir de nos oreilles! La chanteuse et comédienne de 28 ans sort, fin 2020, son premier album, Sexy Planet. Comment vous dire qu’on l’attendait depuis un moment! Car oui, cela fait huit ans déjà que Bonnie Banane ne cesse de s’affirmer comme petite pépite musicale de l’Hexagone, distillant ça et là des collaborations toutes plus dingues les unes que les autres (Myth Syzer, Jimmy Whoo, Flavien Berger, Ichon…) , et 3 petits bijoux d’EP.
Replongeons donc dans ses débuts avec un titre de 2015 qu’on adore au Retour de Vénus ; L’appétit. On retrouve son flegme irrésistible et des paroles très engagées qui traitent du poids de la religion chrétienne - et de la culture patriarcale en général - qui pèse sur les femmes. Bonnie Banane prône ici le plaisir de la chair, et nous invite à y goûter… sans limites! (sauf celles que l’on se fixe soi-même!)
A première vue, le groupe de musique yéyé Les Parisiennes n’a rien de féministe. A l’origine des Parisiennes, on trouve un homme, pianiste de jazz et compositeur français, du nom de Claude Bolling. Dans les années 60’s, il souhaite réunir quatre danseuses Raymonde Bronstein, Anne Lefébure, Hélène Longuet et Anne-Marie Royer pour les faire chanter à l’unisson sur des musiques entrainantes. Les quatre Parisiennes connaissent alors un certain grand succès avec le titre Il fait trop beau pour travailler paru en 1964. Nous, c’est un titre un petit moins connu de 1966 que nous voulions vous faire écouter sur C Lab. Le morceau, malgré son nom à dormir debout, est étonnamment revendicatif puisque celui-ci aborde… le harcèlement de rue! Incroyablement audacieux pour l’époque donc, puisque le harcèlement n'était pas un sujet médiatisé.
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